Les enseignants ont décidé d'une grève d'une semaine reconductible suite à l'échec de la commission ad hoc. Le front social est en ébullition. Après la grève des praticiens spécialistes et généralistes de la santé publique, c'est au tour du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) de refaire surface et d'annoncer un débrayage pour le 16 février prochain. Cette action a été décidée lors du conseil national du syndicat tenu le 30 janvier dernier. C'est ce qu'a déclaré le secrétaire général du Snapest, Meziane Mériane, au cours d'une conférence de presse tenue hier à Alger. «Le préavis de cette grève dont la date pourrait être avancée ou reportée, c'est selon la réaction de la tutelle, sera déposé dimanche prochain», a indiqué M.Meriane. «Le retour au mouvement de protestation était inévitable face à l'indifférence affichée par la tutelle. Pis encore, celle-ci a exclu les syndicats autonomes du secteur de l'éducation des négociations menées autour du régime indemnitaire, pris en charge par les commissions interministérielles mises en place début décembre 2009», a tenu à préciser le conférencier. Répondant à L'Expression au regard de la commission ad hoc qui s'est réunie hier au siège de la direction générale de la Fonction publique, le patron du Snapest a fait savoir que «cette commission n'a pas communiqué ses résultats. Selon des informations émanant de la même commission, les nouvelles primes que nous avons demandées ont été rejetées sans nous donner le moindre détail». Le Snapest avait d'ailleurs gelé le débrayage lancé le 8 novembre dernier, lequel s'est étalé sur trois semaines, rappelle-t-on, après avoir conclu un accord avec la tutelle. Cette dernière avait pris l'engagement de régler le dossier du régime indemnitaire définitivement, en installant lesdites commissions constituées des représentants des deux ministères (Education nationale, Finances) en plus de la direction générale de la Fonction publique. Décidément, ce syndicat autonome ne fait plus confiance aux promesses du département de Benbouzid préférant ainsi arracher ses «droits légitimes» par le biais du débrayage. «Seul le retour à la protestation permettra d'arracher les droits de notre corporation», souligne le syndicaliste. L'union fait la force. Plus on est nombreux plus, on est puissants. Le Snapest compte généraliser son mouvement de protestation. Il appelle, de ce fait, tous les travailleurs de l'éducation en plus des autres syndicats autonomes à se mobiliser autour de cette action qui s'annonce radicale. Le SG du Snapest a rappelé que son syndicat avait rendu publiques ses propositions concernant le régime indemnitaire. Il demande «l'amélioration des primes et indemnités et propose que l'Iepp soit calculée à raison de 3% du salaire de base du 1er au 4e échelon, à raison de 5% du 5e au 9e échelon, à raison de 7% du salaire de base du 10e au 12e échelon». Pour l'indemnité de prime pédagogique (Iapp), le syndicat propose «qu'elle soit calculée à 50% du salaire de base, la prime de documentation calculée à 30% du salaire de base et la prime de qualification calculée à 40% du salaire de base». Le Snapest a également proposé d'autres primes et indemnités, telles que l'indemnité de préparation et de recherche pédagogique, l'indemnité de risque et de nuisance, l'indemnité d'encadrement et d'orientation et l'indemnité de classe. Ces dernières seraient calculées, selon Meziane Mériane, à 50% du salaire de base. Outre le régime indemnitaire, la révision du dossier de la retraite est inscrite également dans la plate-forme de revendications. Meziane Mériane rappelle que les enseignants réclament toujours une retraite après 25 ans de service. En ce qui concerne la retraire anticipée, M.Mériane précise que «la retraite anticipée est un acquis et on ne reviendra pas sur cette question». S'ajoutent à cela les dossiers des oeuvres sociales et de la médecine du travail. «Ces deux dossiers accusent une gestion aléatoire au ministère de l'Education nationale», selon le SG du Snapest.