Le site internet WikiLeaks devait publier hier plus de 1,7 million de documents diplomatiques secrets américains datant des années 1970, a annoncé, hier, son fondateur Julian Assange à l'agence britannique AP. Selon M. Assange, réfugié depuis juin à l'ambassade de l'Equateur à Londres, ces notes, rapports et correspondances soulignent le «large éventail et domaine» de l'influence américaine à travers le monde. On le croyait disparu ! Le site Wikileaks, qui avait défrayé la chronique à la fin de l'année 2010 pour avoir divulgué une importante série de «câbles diplomatiques» américains compromettants et classés confidentiels s'était montré discret ces derniers mois. Sa dernière «grande» opération remonte à octobre dernier avec la publication des «Syria files». Contrairement aux fils diplomatiques américains de 2010, cette fois-ci, il ne s'agit pas d'une «fuite». Les nouveaux documents publiés hier par Wikileaks portent sur la période 1973-1976 et sont consultables aux archives nationales américaines. Ils incluent nombre de courriers envoyés ou reçus par le secrétaire d'Etat américain de l'époque Henry Kissinger. Les «Kissinger Cables», ainsi baptisés, comptent 1,3 million de câbles diplomatiques, 320 000 documents classés secret défense, et 205 901 documents (correspondances, notes, etc.) liés à Henry Kissinger, Secrétaire d'Etat de Richard Nixon. Selon WikiLeaks, l'ensemble montre «l'implication américaine avec les dictatures fascistes, particulièrement en Amérique latine, sous l'Espagne de Franco et en Grèce, sous la dictature des colonels». Le cyber-militant australien avait provoqué la fureur des Etats-Unis en publiant en 2010 des centaines de milliers de documents classés secrets sur les guerres d'Irak et d'Afghanistan, mais aussi des messages diplomatiques confidentiels qui ont mis dans l'embarras des gouvernements du monde entier. Les dits fils diplomatiques avaient été divulgués par un analyste militaire de l'armée américaine, Bradly Manning, 25 ans. Accusé de trahison, il est arrêté depuis juin 2010 et encourt 52 ans de prison. Son arrestation et ses conditions de détention créent souvent la polémique. Le cyber-activiste, fondateur de Wikileaks, risque lui aussi la prison. Il s'était réfugié à l'ambassade de l'Equateur à Londres afin d'échapper à une extradition vers la Suède pour une affaire de viol et d'agression sexuelle présumés, dans laquelle il clame son innocence. L'Equateur lui a accordé l'asile politique mais Londres entend faire appliquer le mandat d'arrêt suédois.