Des coups de feu, des explosions, une ville entière en état de siège: l'agglomération de Boston est le théâtre depuis jeudi soir d'une vaste chasse à l'homme pour retrouver les suspects de l'attentat à la bombe de lundi, dont l'un a été tué. L'autre suspect, frère du premier, était toujours en fuite vendredi matin, dix heures après une accélération spectaculaire des événements dans la région de la capitale du Massachusetts (nord-est des Etats-Unis). Jeudi à 22H20 (vendredi 02H20 GMT), quelques heures après que le FBI eut diffusé des photos de suspects de l'attentat de lundi, la police est alertée sur des coups de feu tirés sur le campus du Massachusetts Institute of Technology, prestigieux établissement universitaire situé à l'ouest du centre-ville de Boston, de l'autre côté de la rivière Charles. Dix minutes plus tard, le corps d'un policier tué par balles est retrouvé dans sa voiture, du côté est du campus. Peu après, les forces de l'ordre sont informées que deux hommes ont volé une voiture à Cambridge, près du campus, et pris son conducteur en otage pendant 30 minutes avant de le relâcher, sain et sauf, à une station-service. La police se met à la recherche du véhicule et le retrouve à Watertown, une banlieue située à l'ouest de Cambridge. Une chasse s'enclenche, lors de laquelle une fusillade éclate. Les suspects lancent des explosifs. Un des suspects est blessé, son décès est ensuite constaté à l'hôpital. Un policier est lui aussi touché. La police se lance dans une opération de recherche, maison par maison, à Watertown, prévenant que le fugitif restant est "armé et dangereux". A deux heures du matin, la police de l'Etat appelle les habitants de Watertown à rester chez eux et à ne pas ouvrir, sauf s'il s'agit d'un policier. A 4H00, la police confirme que le suspect tué est bien l'un des deux hommes recherchés dans le cadre de l'enquête sur le double attentat à la bombe le lundi précédent à l'arrivée du célèbre marathon de Boston, qui a fait trois morts et plus de 170 blessés. Quatre heures plus tard, alors que la chasse à l'homme se poursuit, le gouverneur Deval Patrick demande à tous les habitants de Boston de rester chez eux, un ordre a priori sans précédent dans cette ville de plus de 600.000 âmes, sans compter les banlieues.