La police a précisé qu'elle n'avait aucun suspect, mais le président Obama a dénoncé un «acte terroriste». Le FBI a promis, hier, d'enquêter «jusqu'au bout du monde» pour trouver les auteurs du carnage du marathon de Boston, alors que le pays tout entier était sous le choc de ce double attentat qualifié d'«acte terroriste» par le président Obama. «Notre enquête ne va certainement pas s'arrêter à la ville de Boston. Il s'agira d'une enquête mondiale. Nous irons jusqu'au bout du monde pour identifier l'auteur ou les auteurs de ce crime ignoble», a déclaré, lors d'une conférence de presse, le responsable local du FBI qui dirige l'enquête, Rick Des Lauriers, alors que le bilan s'est alourdi à trois morts et 176 blessés. Le président Barack Obama, s'exprimant depuis la Maison-Blanche pour la deuxième fois en moins de 24 heures, a dénoncé un «acte de terrorisme odieux et lâche», et déclaré que les autorités ne savaient pas encore s'il s'agissait de terrorisme international ou intérieur. La police a précisé qu'elle n'avait aucun suspect, au lendemain de l'explosion quasi simultanée de deux bombes artisanales près de la ligne d'arrivée du célèbre marathon, qui avait concentré au centre-ville des centaines de milliers de personnes pour ce qui est traditionnellement une grande fête populaire. Les enquêteurs ont refusé, hier, à donner le moindre détail sur le type de bombe qui a explosé lundi, journée des «patriotes», un jour férié dans le Massachusetts, Etat dont Boston est la capitale. Et faute aussi de revendication, ils recherchaient hier le moindre indice. Ils espèrent faire parler le contenu de toutes les caméras de surveillance, de tous les débris laissés par les deux bombes artisanales qui ont explosé à 12 secondes d'intervalle. Les autorités ont demandé aux Bostoniens de leur transmettre «toute photo ou vidéo» qui pourrait aider l'enquête. «Nous avons déjà reçu de très nombreuses informations», a précisé M. Des Lauriers. «Nous étudions un grand nombre d'indices et de pistes», a-t-il ajouté. Alors que Boston était placée hier sous des mesures de sécurité renforcée, plusieurs rues toujours fermées au centre-ville, le gouverneur du Massachusetts, Deval Patrick, a tenu à préciser qu'aucune autre bombe n'avait été découverte dans la ville. Aucune autre menace n'a été identifiée, a également insisté M. Des Lauriers. La police a perquisitionné, dans la nuit, l'appartement d'un Saoudien de 20 ans, qui se trouvait à proximité du lieu d'une des explosions. Un acte terroriste, selon Obama Actuellement hospitalisé avec des brûlures, il a été interrogé par la police. Mais celle-ci a insisté sur le fait qu'elle interrogeait de nombreuses personnes. Le chef de la police, Ed Davis, a évoqué hier la «scène de crime la plus complexe» qu'il ait jamais connue. Tous les journaux américains consacraient hier leur une aux attentats, près de 12 ans après le 11 Septembre. «Le terrorisme est de retour», affirmait notamment USA Today. Le New York Times comparait à une «scène de guerre» le théâtre du carnage. Le président Obama a ordonné que les drapeaux soient mis en berne sur les bâtiments publics jusqu'à samedi soir, en hommage aux victimes. Et dix minutes avant son ouverture, la Bourse de New York a observé hier une minute de silence en leur mémoire. Une messe devait leur être consacrée dans la journée à Boston. Les éclats de bombe ont causé de graves blessures. Plusieurs personnes ont dû être amputées. Parmi les 176 blessés, 17 sont dans un état grave, a précisé hier le chef de la police. Une dizaine d'enfants figurent parmi les blessés. Un des trois victimes est un petit garçon de 8 ans, Martin Richard qui était allé embrasser son père sur la ligne d'arrivée. Sa petite sœur a perdu une jambe et sa mère a été elle aussi gravement blessée, selon la presse locale. «Une tragédie insensée» Les talibans pakistanais, liés à l'attaque ratée à la voiture piégée de Times Square à New York en mai 2010, ont nié hier toute implication. Plusieurs villes, dont New York, Washington et San Francisco, ont renforcé leurs mesures de sécurité. A New York notamment, les sacs étaient fouillés à la gare de Penn Station, et sur Times Square, la présence policière était visiblement renforcée. Quelque 23 000 coureurs participaient au marathon de Boston (42 km), l'un des plus prestigieux au monde. La première bombe a explosé à 14h50 (18h50 GMT) sur le bord de l'avenue empruntée par les coureurs au milieu d'une marée de drapeaux multicolores, soulevant un énorme nuage de poussière grise et provoquant la panique parmi les milliers de spectateurs. Les gens se sont mis à hurler, certains cherchant à fuir en grimpant sur les barrières, d'autres incapables de se relever dans une mare de sang. Ce double attentat a été unanimement condamné à travers le monde.