En concédant un nul vierge sur son terrain vendredi dernier face à la modeste formation gabonaise de l'US Bitam, l'USM Alger s'est quelque peu compliquée l'existence en vue d'une qualification pour la phase des poules de la coupe de la CAF. En courant plusieurs lièvres à la fois, l'USMA a-t-elle fini par s'essouffler ? Toujours en lice pour la deuxième place du championnat qualificative à la Ligue des Champions Africaine, finalistes de la coupe d'Algérie et de la coupe de l'UNAF et enfin encore en course pour la phase des poules de la coupe de la CAF, les Rouge et Noir ne savent plus sur quel pied danser en cette fin de saison. Vendredi, les hommes de Rolland Courbis ont laissé apparaître une certaine fatigue aussi bien physique que morale en raison de la série marathonienne de matches qu'ils ont livrés depuis plusieurs semaines. Certes en prévision de la finale aller de la coupe arabe que doivent livrer les usmistes mercredi prochain au Koweït face à Al Arabi Al Koweïti, le coach du team de Soustara a dû présenter un onze complètement remanié pour cette énième sortie de la coupe de la CAF, mais il n'empêche que l'USMA a joué un de ses plus mauvais matches de la saison à Bologhine. Il faut dire que les coéquipiers de Reda Gasmi ont manqué de rythme et d'imagination devant un adversaire qui a passé plus de temps à défendre qu'à faire autre chose, même s'il aurait pu à une ou deux reprises surprendre Mansouri sur des contres dangereux. L'USMA était tellement amorphe et méconnaissable ce jour-là que ses fans ont fini par lui accorder des circonstances atténuantes du fait que l'équipe avait la tête aux deux prochaines finales qui arrivent à grandes enjambées pour le compte de la coupe arabe et la coupe d'Algérie. D'ailleurs, le défenseur Abdelakder Laifaoui, qui a pris part à la rencontre face à l'US Bitam, a reconnu cet état d'esprit au sein de l'équipe. «Je ne vais pas mentir, tous les joueurs ont la tête à la finale de la coupe arabe et surtout la coupe d'Algérie face au Mouloudia d'Algérie» a-t-il déclaré. En dépit de cette mauvaise opération à domicile, Rolland Courbis a tenté de relativiser cette contre performance à domicile. «L'US Bitam est plus forte que notre précédent adversaire dans cette compétition. Ce qui explique les difficultés que nous avons éprouvées. Il est vrai que ce 0-0 à domicile n'est pas le score idéal pour se déplacer au Gabon, mais ce n'est pas aussi catastrophique qu'on le pense. Je vous signale même que c'est le même score réalisé au match aller en coupe arabe face à Al Ismaily et cela ne nous avait pas empêchés de nous qualifier au mach retour du Caire. C'est pourquoi je pense que nous sommes capables de refaire le même coup dans deux semaines au Gabon.» Le coup de gueule de Rolland Courbis Malgré la richesse de son effectif Rolland Courbis est monté encore une fois au créneau pour dénoncer la programmation démentielle à laquelle son équipe est soumise depuis plusieurs semaines. «trop c'est trop ! Je n'ai jamais vu de ma vie un tel calendrier. Je ne suis pas venu en Algérie faire le clown, mais je pensais que lorsqu'une équipe est appelée à représenter les couleurs de ce pays, les gens qui gèrent le championnat feraient preuve d'un peu de clémence à son égard, ce qui n'est pas le cas actuellement de l'USMA qui doit incroyablement préparer son prochain match du championnat à Oran face au MCO dans l'avion qui va la ramener du Gabon !», s'est indigné le coach du club usmiste, qui n'est pas du tout prêt à lâcher la deuxième place du championnat qualificative à la Ligue des Champions Africaine. «quand j'ai pris en main cette équipe mon objectif n'était pas de se classer en 5e ou 6e place du championnat. J'avais l'intention de jouer la première, la deuxième ou, au pire des cas, accrocher le podium, et là je constate que ce n'est pas terminé pour la deuxième place qui nous assure dès la saison prochaine une participation à la Champions League Africaine. J'espère encore atteindre l'objectif de gagner quatre matches et faire nul lors des cinq matches restants, mais quand on nous demande d'aller affronter le MCO le lendemain de notre retour de Libreville, cela relève de l'inconcevable et moi je ne suis pas un prestidigitateur pour gérer tout ça», s'est insurgé l'ex-coach de l'Olympique de Marseille, finaliste de l'ancienne coupe de l'UEFA en 1999. Très énervé durant toute son intervention devant les journalistes lors de la conférence de presse qui a suivi le match face à l'US Bitam, Courbis semblait «hanté» lui aussi par les deux finales que s'apprête à disputer très prochainement son équipe, au point de s'en prendre violemment à l'instance de Mahfoud Kerbadj de n'avoir pas songé à finir le championnat avant la finale de la coupe d'Algérie. «Quand je conteste quelque chose, je ne le fais jamais sans apporter toujours des solutions. Depuis 15 ans, j'essaye d'expliquer aux responsables de la ligue qu'il est stupide et illogique de programmer la finale de la coupe de France avant la fin du championnat. Je ne joue pas ici le professeur. Mais aux gens qui ont la responsabilité de faire le calendrier du championnat d'Algérie, je dis que ce qui se passe aujourd'hui avec toutes les difficultés de programmer des matches pouvait être évité au mois de novembre ou au mois de décembre quand on disputait chaque journée tous les huit jours. Rien n'aurait empêché les gens de la ligue de placer deux ou trois journées de la phase retour dans ce mois afin de libérer la suite du calendrier et finir le championnat avant même la finale de la coupe d'Algérie qui est censée être une fête pour clôturer la saison», affirme Courbis. «Malgré toutes les difficultés que nous rencontrons ces derniers mois avec notamment cette histoire de programmation démentielle, nous ferons de notre possible pour mieux gérer la situation et aspirer à un résultat positif», conclut Courbis à la veille du départ de l'USMA au Koweït.