Si le nom de Blida est associé dans l'esprit d'une grande majorité de personnes au beau patronyme de la ''Ville des roses'', elle est considérée pour beaucoup d'autres comme la ville des petites ruelles, perpétuant jusqu'à nos jours, le souvenir d'une époque ancienne si chère aux nostalgiques. Et pour cause, les vieilles petites ruelles de cette belle cité, créée par le saint Sidi Ahmed El Kebir en 1519, ont su garder leur cachet commercial et attractif authentique, voulant que chaque rue soit destinée à la vente d'un type de marchandises bien défini, de façon à faciliter au chaland, qu'il soit enfant de la ville ou simple visiteur, le choix de sa destination qui est fixée à l'avance suivant l'appellation de chaque ruelle marchande. Zenket Laarayess ou la rue des futures mariées Zenket Laarayess, est considérée, à cet égard, comme une destination obligée pour chaque famille ayant une fille (ou un fils) à marier. Cet espace est en fait composé d'une multitude de venelles, s'engouffrant tout le long du boulevard Abdallah Laichi, appelé communément par les Blidis ''ruelle des futurs mariés''. Il ne désemplit pas à longueur d'année, lieu de convergence qu'il est de toutes les familles désireuses préparer le trousseau d'une fille à marier. Les commerces de la place offrent en effet un choix immense aux familles, particulièrement celles qui veulent célébrer un mariage à l'ancienne, dans la pure tradition Blidie, requérant, entre autres, l'acquisition, par le marié, d'un T'bek (sorte de grand panier renfermant des cadeaux pour la promise).Mais le gros de la marchandise est destiné à composer le trousseau de la future mariée qui se voit proposer toutes sortes de tissus et tenues dans la pure tradition de la région de Blida , voire même de tout le centre du pays. Rien ne manque au boulevard Laichi, les mariées n'ont qu'à faire leurs choix. Outre des tenues traditionnelles, les commerces de Zenket Laarayess offrent, également, un grand choix de literie, couvres lits, nappes et autres menus articles de décorations en broderie, qui font toujours l'objet d'un grand engouement des maîtresses de maison de Blida, même si la concurrence est rude du coté des literies ''made in'', dont l'offre est foisonnante au niveau des locaux commerciaux du boulevard Abdallah, où le moderne côtoie ostensiblement le traditionnel, dans une quête acharnée pour attirer toujours plus de clients. ''Bab Edzair'' (La Porte d'Alger) : une destination pour l'achat des objets de première nécessité Les commerces du boulevard de la ''Porte d'Alger'', dont le nom est un dérivé de Bab Edzair, l'une des sept portes de l'antique Blida, sont réputés pour renfermer tout ce dont tout un chacun a besoin le quotidien. C'est dans cette partie de la ville de Sidi Lekbir qu'il est aisé de trouver tout ce qui est nécessaire pour un ménage, allant des vêtements, à l'électroménager, en passant par les ustensiles de cuisine et autres objets multiples de décoration. Outre des articles de production nationale, disponibles à profusion, les commerces du boulevard d'Alger ont enrichi, leurs offres, ces dernières années, en proposant diverses marques internationales réputées être l'apanage des grandes villes du pays. ''Zenket Sebaat Louyate'' (la ruelle aux 7 détours) : un espace pour les grossistes et les quêteurs de bonnes occasions Située en plein cœur de la vieille ville, ''Zenket sebaat Louyate'', dont le nom signifie la ruelle aux sept (7) détours, est considérée parmi les plus vieilles rues de Blida. Elle est surtout connue pour l'exiguïté de ses ruelles aux multiples bifurcations, où il est très facile de se perdre pour celui qui ne connait pas les lieux. L'exiguïté de cette ruelle et ses détours en cul de sac la rendent peu fréquentable, privilégiant ainsi le commerce de gros et celui des petites échoppes de vêtements pour bébés et de chaussures, qui peuvent offrir de très bonnes occasions pour ceux qui savent les chercher. '' Zenket El Bey'' (la ruelle du Bey) : le carrefour des produits bio de la montagne '' Zenket El Bay '' est la destination rêvée des amoureux des produits bio de la montagne. C'est là que les habitants des localités de montagnes environnantes dont Chrea, Bouarfa et Beni Ali, viennent proposer leurs produits du terroir. Ici point de balance, ni de poids, la marchandise est vendue en vrac, contre des sommes d'argent presque dérisoires, mais suffisantes à la couverture des besoins de ces gens de la montagne aux besoins modestes, à la mesure de la modestie de leur marchandise, constituée de fruits des bois (des mures notamment), de plantes sauvages comestibles, telles que le laurier, la ciboulette sauvage (boubrais), les cardes sauvages (guernina) et l'inévitable ''fliou ''(menthe sauvage) et beaucoup d'autres fruits et légumes 100% bio. ''Blacette Laarab etBlacette Nçara '' (la placette des Arabes et la placette des Français (ou Chrétiens) : le cœur battant de Blida Nul ne peut prétendre avoir visité la Ville des roses sans s'être rendu à la ''Placette des arabes et à la Placette des Français (ou Chrétiens), car c'est dans ces lieux que se situe le cœur battant de cette cité. La ''Placette des Arabes'', comme son nom l'indique est le lieu des produits traditionnels. On y trouve, à des prix abordables, tout ce dont peut avoir besoin, tant la mariée que les maîtresses des maisons, qui savent qu' ''ici tout les produits du terroir sont disponibles''. En effet c'est ici que les amateurs de la gastronomie populaire viennent s'approvisionner en différentes pâtes traditionnelles du terroir, dont la Rechta, le Couscous, les Maarek, le Baghrir (sorte de crêpes), etc.La place est, également, réputée pour ses vendeurs de poisson frais. La ''Placette des Français ''est, quant à elle, connue pour ses commerces d'habillement. C'est un peu le royaume des hommes. Quelques boutiques y sont réservées aux nouveaux nés. Ainsi en est-il de cette ville de Blida, qui ne serait pas ce qu'elle est si elle n'abritait pas ce foisonnement de ruelles et de commerces, et leurs appellations anciennes, que la population préserve encore comme pour perpétuer le cachet authentique de leur cité.