Le Conseil des ministres de l'Intérieur des pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA) a souligné dimanche à Rabat, dans un communiqué final sanctionnant les travaux du conclave auquel ont pris part les ministres des cinq pays maghrébins, la nécessité de «déployer davantage d'efforts pour lutter contre le terrorisme et extirper ses racines par une action collective, coordonnée et inscrite dans la continuité», eu égard aux menaces qui pèsent sur l'espace maghrébin. Les ministres maghrébins ont, en outre, appelé à intensifier la coopération entre les autorités sécuritaires des cinq pays de l'UMA et en étendre l'éventail, avec à l'appui des plateformes d'échange de données et d'expertises et à travers une approche unifiée pour faire face aux réseaux terroristes, et ce, dans un esprit de responsabilité tant sur le plan bilatéral que maghrébin et en tenant compte des engagements internationaux de chacun des pays. En matière de sécurité entre les pays de l'UMA et leurs homologues de la région du Sahel, les ministres ont convenu de jeter les jalons d'un partenariat efficient avant de dénoncer toutes les formes de soutien et de financement des actes terroristes et d'exprimer leur rejet catégorique des enlèvements, des actes de séquestration et de toute sorte d'actes d'intimidation dont font usage les groupes terroristes pour financer leurs plans. A cet effet, ils se sont élevés contre le paiement de rançons et ont appelé à faire prévaloir les résolutions onusiennes pour ce faire. Les ministres de l'Intérieur de l'UMA ont également préconisé la mise en place de mesures opérationnelles afin d'endiguer le trafic transfrontalier d'armes et d'empêcher les organisations terroristes d'accéder à des moyens logistiques à même de leur permettre de renforcer leurs capacités.
Lutte contre le trafic de drogue Concernant le phénomène de la drogue, le conseil a convenu d'intensifier la lutte contre le trafic de drogue et de renforcer la coopération intermaghrébine en la matière, en insistant sur «la mise en commun des moyens pour lutter contre les réseaux spécialisés dans le narcotrafic», eu égard aux mutations de ce phénomène et aux liens étroits existant entre la prolifération de cette activité illicite et les menaces terroristes dans la région. Les ministres maghrébins ont également appelé à intensifier «les échanges d'expertises, d'informations et des connaissances technologiques pour lever le voile sur les sources de ces stupéfiants et les procédés de leur trafic et pour détecter l'argent découlant de cette activité afin de procéder à sa confiscation et empêcher son blanchiment». S'agissant du dossier de l'immigration, le conseil a insisté sur la nécessité de prendre en compte la dimension humaine dans son traitement et d'encourager la libre circulation et l'immigration légale comme facteurs d'enrichissement civilisationnel et de développement, tant sur les plans régional qu'international. Pour ce qui est de la lutte contre le trafic humain et les flux migratoires clandestins, les ministres maghrébins ont recommandé d'intensifier les efforts, dans le cadre d'une responsabilité partagée et en collaboration avec les partenaires européens et les organisations internationales concernées, pour mettre un terme au phénomène et mieux gérer les flux de migrants illégaux vers les pays du Maghreb qui sont devenus des destinations d'accueil permanent. Sur le plan maghrébin, les cinq ministres ont appelé à «consolider la liberté de circulation et de résidence entre les pays de l'union à travers des mécanismes qui feront l'objet d'un accord» entre les parties.