La chancelière Angela Merkel est "déçue" au même titre que beaucoup d'autres Allemands par le président du Bayern Munich Uli Hoeness, a dit lundi son porte-parole, après des révélations sur l'évasion fiscale pratiquée par cette figure du football. "Beaucoup de gens en Allemagne sont déçus par Uli Hoeness, la chancelière fait partie de ceux-là", a commenté au cours du point presse régulier du gouvernement le porte-parole de Mme Merkel, Steffen Seibert. M. Hoeness, personnalité importante de la vie publique allemande, toujours prompt à donner son avis sur nombre de sujets, n'a jamais caché sa sympathie pour le parti conservateur de la chancelière. Dans l'hebdomadaire der Spiegel, il avait récemment indiqué avoir été reçu par la dirigeante allemande avec qui il avait eu "une discussion d'un haut niveau". M. Hoeness s'est dénoncé au fisc en janvier dernier après avoir négligé de payer des millions d'euros d'impôts sur les intérêts engrangés par des avoirs en Suisse, a révélé la presse samedi. Lundi, le club le plus titré du Championnat d'Allemagne a refusé de répondre à toute question sur le sujet au cours d'une conférence de presse d'avant-match de la Ligue des Champions. M. Hoeness peut toutefois compter sur le soutien du club : "en tant que club, notre position reste inchangée envers Uli Hoeness et nous lui souhaitons le meilleur pour clarifier la situation, a déclaré le 2e vice-président du Bayern, Rudolf Schels, à la télévision bavaroise, sans toutefois prendre position car il s'agit d'une "affaire privée". De son côté, l'ancien sélectionneur allemand Rudi Völler s'est dit "un peu choqué" par ces révélations sur "un grand homme", tout en refusant de commenter davantage l'affaire tandis que l'international allemand Lukas Podolski, ancien du Bayern, a déclaré : "nous faisons tous des erreurs, moi tout comme vous !". Prudente, la Fédération allemande de football (DFB) a refusé de s'exprimer en raison de la "procédure en cours". Le Bayern Munich, dont il a également été manageur pendant 30 ans avant de prendre le poste de président du conseil de surveillance fin 2009, rencontre le FC Barcelone en demi-finale de Ligue des Champions mardi. La chancelière n'avait pas exclu la semaine dernière d'assister à la finale de la compétition à Londres le 25 mai si une équipe allemande était qualifiée. Un autre club allemand, le Borussia Dortmund, est en demi-finale.