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Ingéniosité et débrouille s'imposent dans les camps des réfugiés sahraouis
Sahara occidental
Publié dans Le Temps d'Algérie le 28 - 04 - 2013

La situation des réfugiés sahraouis établis à Tindouf qui dure depuis presque 40 ans les a contraints à faire preuve de beaucoup de débrouille pour subvenir aux besoins des leurs. Pour contourner le chômage qui sévit dans les camps, nombre d'entre eux se sont créés leur propre activités et pour certains, cela marche plutôt bien.
A l'entrée de la daïra du "24 février", l'un des camps des réfugiés sahraouis, quelques automobilistes attendent pour s'approvisionner en carburant.
Sur le bord de la route, le jeune Mohamed Lamine marchande ce produit de plus en plus sollicité, avec pour seuls moyens des bidons d'huile et une planche en bois qui sert de comptoir.
Visiblement, il a trouvé là un filon précieux à même de l'aider à subvenir aux multiples besoins de sa nombreuse famille.
"A Tindouf, l'attente est trop longue devant les stations d'essence, de plus la quantité de carburant est limitée, alors nous préférons acheter ici même si cela nous revient plus cher", dit l'un des clients de Mohamed Lamine, en dépit du fait, a-t-il ajouté, que le plein d'un véhicule revient à 500 DA à Tindouf et qu'ici il coûte 800 DA.
"En moyenne, je vends entre 10 et 180 litres par mois", précise-t-il, tout en soutenant que d'autres revendeurs partagent avec lui ce créneau.
En raison de la situation provisoire de la vie des camps, l'Etat sahraoui ne peut faire face que partiellement à la problématique du chômage. Seuls les secteurs de l'armée, de l'éducation et de la santé et à une moindre mesure les ministères, sont pourvoyeurs en emplois dont la rémunération est parfois irrégulière: les salaires les plus élevés ne dépassent pas les 30.000 DA le trimestre.
A mesure que leur statut de réfugiés se prolongeait, les besoins des Sahraouis se sont accrus, si bien qu'il n'est plus possible pour le gouvernement sahraoui d'assurer aussi la gratuité en tout, comme ce fut le cas aux premières années de cet exil forcé.
"Cette situation nous contraint à devoir nous organiser et à rechercher par nous-mêmes notre gagne-pain pour ne pas dépendre uniquement de l'aide étrangère", explique Mohamed Lamine.
D'autres ont trouvé leur compte dans la mécanique, les Sahraouis étant de plus en plus nombreux à acquérir des voitures d'occasion grâce notamment à l'aide de leurs parents installés à l'étranger pour leur usage comme taxis.
"C'est une activité très recherchée et assez rentable, je m'en sors en tout cas mieux que lorsque je gérais une auto-école, la toute première du camp. Avec le sable qui s'infiltre à l'intérieur des véhicules, les pannes sont assez fréquentes", confie Chellah Aida, père d'une fille.
Frôlant la quarantaine, il avait tenté au départ l'expérience de l'auto-école en constatant précisément que de nombreux réfugiés voulaient apprendre à conduire pour devenir taxieurs.
Les activités liées à ce besoin n'ont pas tardé à pousser comme des champignons dans ce camp qui attire de plus en plus de réfugiés d'autres régions, à l'instar de la vente de pièces détachées, des pneumatiques, de la vulcanisation et d'autres activités.
La situation particulière de leur pays les dispense des exigences d'autorisations et des contraintes administratives, l'essentiel étant de pouvoir réunir un fonds pour pouvoir démarrer son affaire.
A 66 ans, Mahjoub Salma Hantallah s'est également "débrouillé" comme il a pu. Il a loué un local à raison de 2000 DA le mois et y vend quelques petites pièces détachées et autres produits nécessaires aux véhicules roulants comme les huiles, chambres à air et freins.
L'armée comme solution…
"La valeur de tout ce qu'il y a ici ne dépasse pas les 30.000 DA, qu'est-ce que vous voulez que ça me rapporte? Parfois, cela ne suffit même pas à rentabiliser les frais de location", se plaint ce père de 11 enfants, dont 2 fils enrôlés dans l'armée.
"Le travail est rare alors les parents sont soulagés de voir leurs fils casés à l'armée où ils y sont logés et nourris en plus d'un pécule de l'ordre de 15.000 DA le trimestre", énonce Mahjoub.
Mohamed Belaid, 23 ans, est conscient de la chance que lui procure son échoppe destinée à la vente de téléphones portables et autres articles de parfumerie: au moment où une bonne partie de ses concitoyens se démènent comme ils peuvent pour affronter les aléas d'une vie de camps, il a pu construire avec l'aide de son frère ce local qui lui procure une rentrée d'argent salutaire.
Enseignant de musique à l'école du "24 février", son salaire trimestriel de 15.000 DA n'étant pas suffisant, il se fit embaucher occasionnellement comme maçon, ce qui lui permit de mettre une somme d'argent de côté.
L'expansion progressive du camp a eu en effet pour conséquence le développement de l'activité de construction et des échoppes s'y rapportant à l'instar de la vente des matériaux, du bois, même si cela demeure en proportions limitées.
Le choix de Mohamed Belaid est assurément ingénieux dans la mesure où la "fièvre" du "portable" n'a pas épargné les camps des réfugiés sahraouis: la demande est forte mais le jeune vendeur sait qu'il doit tenir compte du niveau de vie de la population. Aussi, ne propose-t-il que des articles à prix modéré et que certains clients payent par facilités.
Il en est de même pour les clients de Mohamed El-Djoundi, 26 ans, propriétaire d'une boutique de parfumerie et cosmétiques qui lui procure un gain mensuel variant de 10.000 à 20.000 DA, en fonction de la saison et des occasions.
Comme Mohamed Belaid, il a construit lui-même le local mais comme tous les autres commerçants, il doit s'acquitter mensuellement auprès de l'Etat des 200 DA de frais d'électricité.
"Les besoins en nourriture, habits, transports etc., sont de plus en plus pesants, alors nous essayons de nous démener comme on peut. Je dois reconnaître que je m'estime chanceux d'avoir ce local pendant que la plupart des jeunes errent ici à ne rien faire ", assure El-Djoundi.
La rudesse de la vie dans les camps et l'impatience qui gagne certains jeunes sahraouis quant à une perspective de résolution du conflit a fait naître chez eux des rêves d'immigration vers des contrées plus tentantes.


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