Passé au travers de sa demi-finale aller contre le Bayern mardi dernier, l'attaquant argentin du FC Barcelone Lionel Messi, qui semble désormais totalement remis de sa blessure, est-il en mesure de renverser à lui seul la situation mercredi au retour après la gifle reçue par les Catalans (4-0)? Si la tâche paraît incommensurable, même pour le quadruple Ballon d'Or, le Barça s'accroche en tout cas à l'espoir de son Messi pour signer un coup de théâtre face aux Bavarois. Bonne nouvelle pour Vilanova et ses hommes: à court de forme au match aller à l'Allianz-Arena en raison des restes d'une blessure musculaire à la cuisse gauche qui l'avait privé de compétition pendant deux semaines, l'Argentin semble avoir repris du poil de la bête. Samedi en championnat face à Bilbao (2-2), il est ainsi une nouvelle fois apparu dans le rôle du sauveur, entrant à l'heure de jeu et transformant littéralement une rencontre où les Blaugrana avaient jusque-là été menés au score. Son slalom au milieu d'une forêt de joueurs basques conclu par l'égalisation 1-1 puis sa participation à l'action amenant le second but du Barça ont laissé entrevoir la version la plus dangereuse de Messi, celle des records. Crédité de 44 buts en championnat - plus du tiers des buts inscrits par le Barça cette saison! - le petit meneur de jeu a toujours à portée de tir sa meilleure marque de la saison dernière, lorsqu'il avait inscrit 50 buts en Liga. Par ailleurs, "la Pulga" a aussi fait mouche cette saison contre les 19 autres formations du championnat, du jamais-vu jusqu'ici. Et si Messi apparaît cette saison moins en verve en C1 - 3e meilleur buteur de la compétition avec 8 buts, ex-aequo avec le Turc Yilmaz, derrière Ronaldo (12) et Lewandowski (10) - il n'a pas dit son dernier mot. Messi-dépendance "C'est le meilleur joueur du monde et nous le remarquons donc quand il n'est pas là. Samedi, quand il est entré, il nous a apporté son déséquilibre", s'est félicité Roura, entraîneur adjoint du Barça, après le match contre l'Athletic. Des propos qui faisaient écho à ceux prononcés vendredi par l'entraîneur principal Vilanova qui lui non plus ne se gênait pas pour reconnaître cette Messi-dépendance: "Comment ne serions-nous pas dépendants d'un joueur pareil? Pourvu que nous ayons encore cette Messi-dépendance pendant longtemps", souhaitait "Tito". Avant de nuancer: "Cela dit, il est aussi entouré de joueurs qui le rendent meilleur, cela marche dans les deux sens". Déjà décisif contre le PSG en quart de finale retour de la compétition, quand il avait rétabli la situation amenant le but de l'égalisation (1-1) en jouant presque sur une jambe, Messi peut-il refaire le coup face au Bayern et son avance colossale de 4 buts? Même s'il paraît désormais en pleine possession de ses moyens, la chose paraît difficile. Car l'international argentin devra une nouvelle fois croiser la route de Javi Martinez, vieille connaissance de Liga qui l'avait parfaitement désactivé au match aller. Sans compter que Messi, tout centre de gravité qu'il soit dans cette équipe, ne peut pas tout faire à lui tout seul. Un seul but encaissé par les Blaugrana mardi les obligerait ainsi à en marquer six pour pouvoir se projeter en finale, ce qui relève de la mission impossible. Or, si l'on prend en compte le fait que le Barça a déjà encaissé en Liga 35 buts cette saison - un total qui n'avait plus été atteint depuis le premier exercice (2008-09) de Guardiola au club - la statistique a de quoi inquiéter... Messi ou pas.