Le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, ne veut plus marcher sur les pas de son prédécesseur. Il compte imposer à partir de la prochaine année scolaire sa propre politique. Désormais, il n'y aura plus «de seuil du programme pour le bac». Intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale, le premier responsable du secteur de l'éducation annonce que la mesure consistant à limiter le programme à réviser pour les examens du baccalauréat sera carrément annulée à partir de l'année scolaire 2013-2014. Les enseignants seront appelés à achever le programme scolaire et les candidats à cet examen, à fournir plus d'efforts, s'ils tiennent à décrocher leur visa pour les études universitaires. Le ministre précise que ces «facilitations» ne seront plus accordées. D'autant plus que «c'est la raison de l'échec de la plupart des étudiants dans leur parcours universitaire», selon le même responsable qui souligne que «la plupart des classes de terminale ont achevé cette année le programme concocté à hauteur de 86 à 93% et ce, suivant l'évaluation faite le 29 avril dernier». Le mois de mai sera, rappelons-le, réservé uniquement aux révisions. Les cours non dispensés durant l'année scolaire ne seront jamais rattrapés. Pour ce qui est du déroulement de l'examen du bac, toutes les conditions sont réunies, assure le même intervenant. Des mesures draconiennes sont également mises en place pour garantir une correction crédible. Neuf centres de corrections sont mis en place, contrôlés par l'Office national des examens et concours. Il y a lieu de préciser, par ailleurs, que le nombre des candidats au baccalauréat est de 566 694, soit une hausse de 6694 postulants par rapport à l'année précédente où 560 000 élèves ont postulé. Le nombre d'élèves inscrits à l'épreuve finale de l'école moyenne est de 63 236, et pour l'examen de fin de cycle primaire, il est de 621 888 élèves. En ce qui concerne le programme longtemps critiqué par les syndicats autonomes et les parents d'élèves, il sera graduellement révisé. Il sera question de son allègement, en vue de remédier à sa surcharge tant décriée. Enfin, d'autres changements seront éventuellement opérés. Le secteur de l'éducation nationale pourrait connaître une grande rénovation. Les propositions faites par les experts et partenaires du secteur, lors des travaux de la journée d'études sur la synthèse des rapports régionaux portant sur l'évaluation d'étape de l'enseignement obligatoire organisée le mois dernier, seront étudiées. Dans ce contexte, Baba Ahmed dira que «certaines recommandations pourraient bien être introduites dès la prochaine rentrée scolaire 2013-2014 et le reste le sera pour celle de 2014-2015. Nous allons révisé tous les programmes». Le ministre reconnaît, dans ce contexte, qu'il y a certaines défaillances dans la réforme du système scolaire engagée depuis 2003. Outre la surcharge des programme particulièrement pour le cycle moyen, il cite aussi la non-adaptation de ces programmes au niveau des élèves comme c'est le cas des manuels d'histoire des 3e et 4e années primaire, la surcharge des classes, le déséquilibre dans la répartition des trois trimestres (le premier est long, le dernier est trop court), la non-adéquation entre les coefficients et les matières enseignées, des outils d'enseignement très traditionnels, manuels non pratiques… Une rencontre est programmée pour le mois de juillet, à laquelle prendront part tous les acteurs du secteur (syndicats, enseignants et parents d'élèves) pour débattre des recommandations retenues et leur mise en application.