Des familles habitant une ferme observent depuis plus d'une dizaine de jours un sit-in devant le siège de la daïra de Gdyel. Ce mouvement de protestation intervient au moment où la commission d'attribution de logements, présidée par le chef de daïra de Gdyel, travaille d'arrache-pied pour traiter 4503 dossiers de demande de logement. Les familles revendiquent le droit à un logement, «ou au moins l'attribution d'arrêtés de pré-affectation, seule garantie leur permettant de faire reconnaître, auprès des autorités, leur statut de demandeur» . Elles sont montées au créneau depuis le relogement à Gdyel, le 18 avril dernier, de 105 familles qui vivaient dans le bidonville «Frange marine», dans la commune d'Oran. «Nous sommes de Gdyel, nous ne comprenons pas pourquoi on attribue les logements de cette commune à des personnes venant d'Oran. En 2003, les logements de toute une cité ont été attribués aux habitants du bidonville de Cheklaoua (Oran). Il s'est avéré que la plupart ont vendu ces logements et aucune enquête n'a eu lieu, pourquoi ?» Ces citoyens mécontents se disent déterminées à ne pas quitter les lieux sans un engagement ferme de la part du chef de daïra.Le chef de daïra, qui sortait d'une réunion de la commission de logement, dira au Temps d'Algérie à ce propos : «J'ai reçu une délégation des familles qui observent ce sit-in. J'ai répondu à leurs questions pendant plus d'une demi-heure, leur donnant une large explication sur le travail qui se fait par la commission, conformément à la loi relative à l'attribution de logements sociaux. Je leur ai expliqué qu'elles doivent attendre, comme tous les autres postulants, que la commission termine son travail pour finaliser la liste des véritables nécessiteux. Lorsque je reçois les habitants qui viennent poser leurs problèmes de logement, j'établis une fiche de doléances sur laquelle je porte tous les renseignements que je classe dans le dossier de demande de logement de l'intéressé, pour permettre à la commission d'avoir un complément d'informations», dira-t-il.Concernant la remise des titres de pré-affectation, le chef de daïra est catégorique : «Pour ne pas commettre d'injustices et d'erreurs, je ne peux pas délivrer ces titres à des personnes dont les dossiers n'ont pas encore été étudiés par la commission. Nous avons une responsabilité à assumer envers les postulants nécessiteux. Nous sommes tenus de faire un travail minutieux en traitant chaque dossier. Lorsque nous avons un doute sur les déclarations d'une personne, nous sortons sur le terrain pour vérifier. Je fais de mon mieux pour que la liste des attributaires soit affichée avant la fin du mois de mai.» Le chef de daïra considère «le sit-in comme une forme de pression inadmissible exercée sur la commission» . Par ailleurs, en ce qui concerne la situation des 33 familles de la ferme qui vivent dans des conditions précaires, le chef de daïra révèle que ces dernières ont été recensées dans le cadre du programme de résorption de l'habitat précaire, bien avant 2007. «Elles seront toutes relogées, à l'exception de deux familles ayant bénéficié d'attribution de logement dans d'autres wilayas par le passé», fera-t-il remarquer.