Il y a quelques jours, nous avions évoqué les appréhensions des agriculteurs de Hassi Bounif qui nourrissent des craintes de voir leur terres englouties par le Plan directeur d'aménagement urbain (PDAU) de la wilaya d'Oran. Ces derniers viennent, encore une fois, dans une lettre adressée au ministre de l'Agriculture et du Développement rural, avec copie au président de la République et aux autorités locales, de dénoncer le choix qu'ils qualifient d'arbitraire de terrains agricoles proposés dans le cadre du Plan directeur d'aménagement urbain, pour la construction de logements sociaux. Ce choix qu'ils dénoncent a ciblé des terres agricoles classées à fort potentiel de production. Ces terres, expliquent les fellahs dans leur pétition, ont nécessité des décennies de travaux pénibles de bonification et de mise en valeur pour atteindre ce haut niveau de performance.Les agriculteurs se disent mobilisés pour ne pas se laisser faire. «Nous avions indiqué que ne voulons pas d'une deuxième Mitidja au niveau de notre wilaya et nous ne voulons pas que les meilleures terres soient avalées par le béton comme ce fut le cas dans le centre du pays. Nous défendrons nos terres et nous dénoncerons tout abus», indiquent-ils. Ils précisent que la commune compte des terres dites incultes, rocailleuses et envahies par la broussaille, sur lesquelles peuvent être érigées des centaines d'habitations sans nuire à l'économie locale, aux infrastructures, à l'écosystème de cette région et surtout aux intérêts des familles. «Ces terres incultes et rocailleuses ne servent qu'aux constructions illicites. Pourquoi ne pas les intégrer au PDAU. Pourquoi proposer des terres fertiles», s'interrogent-ils. Il est à noter que depuis plus de deux mois, date à partir de laquelle les fellahs de Hassi Bounif ont appris que leurs terres ont été proposées pour être intégrées au PDAU, ils sont pris de panique. «Pour éviter ce cauchemar, j'ai planté des oliviers dans toute mon exploitation», a confié un agriculteur qui n'a pas manqué de nous rappeler qu'en 2010, 415 oliviers, dont les plants ont été importés avec des devise fortes, ont été déracinés pour construire 500 logements sociaux.