Un chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a appelé les salafistes tunisiens, dont des militants affrontaient la police dimanche en banlieue de Tunis, à ne pas se laisser provoquer par le régime, a rapporté le centre américain de surveillance de sites islamistes SITE. "Ne vous laissez pas provoquer par le régime et son barbarisme pour commettre des actes imprudents qui pourraient affecter le soutien populaire dont vous bénéficiez", a déclaré Abou Yahia al-Shanqiti, membre du comité d'Al-Charia d'Aqmi à l'adresse des salafistes tunisiens d'Ansar Ashariaa. Le message a été adressé samedi à la veille d'un congrès que les salafistes tunisiens projetaient de tenir à Kairouan, dans le centre du pays, et qui a été interdit par les autorités. Des affrontements opposaient dimanche policiers et salafistes dans la banlieue ouest de Tunis où Ansar Ashariaa a déplacé son congrès. Le chef d'Aqmi a loué la mouvance salafiste jihadiste en Tunisie, l'appelant à "continuer ses bonnes actions qui sont en train de porter leurs fruits". "Soyez des gens de sagesse et de patience", a-t-il déclaré à leur adresse. Le gouvernement tunisien dirigé par le parti islamiste Ennahda, qui a reconnu début mai la présence de groupes armés d'Al-Qaïda sur son territoire, a interdit le rassemblement d'Ansar Ashariaa, en le qualifiant de "menace pour la sécurité" du pays. Ennahda a longtemps été accusé de laxisme pour avoir toléré les groupuscules jihadistes. Il a cependant considérablement durci sa position après que seize militaires et gendarmes ont été blessés fin avril et début mai par des mines posées par des groupes armés traqués à la frontière avec l'Algérie. Ansar Ashariaa accuse de son côté Ennahda de mener une politique anti-islamique et a menacé de "guerre" le gouvernement.