La finale de Ligue des Champions de samedi entre le Bayern Munich et le Borussia Dortmund verra s'opposer dans toutes les lignes quelques-uns des plus grands talents allemands, comme Neuer, Reus, Hummels ou Schweinsteiger, mais aussi européens avec Ribéry ou Lewandowski. Lewandowski-Neuer: "Il a tout de l'attaquant moderne", disent parfois les entraîneurs qui ne veulent pas trop se mouiller sur les qualités de tel ou tel joueur. Robert Lewandowski (24 ans), lui, n'a rien de l'attaquant moderne. Il n'est ni rapide ni dribbleur, il n'est pas non plus particulièrement grand (1,84 m) ou costaud (78 kg) et sa technique n'a à première vue rien d'exceptionnel. Mais le Polonais a deux immenses qualités. D'abord, c'est un joueur constamment en mouvement, toujours disponible, et ses déplacements sont une aubaine pour un collectif. Mais, et c'est sa deuxième qualité, une fois dans la surface il ne pense soudainement plus qu'à lui et au but et se transforme en tueur à sang froid. En demi-finale aller, quand il avait marché sur l'eau et le Real Madrid (4-1 avec un quadruplé du Polonais), il avait ainsi été infernal dans les 16,5 m. De quoi inquiéter Manuel Neuer, l'excellent gardien du Bayer Munich ? Pas sûr. Transféré de Schalke 04 en 2011 contre 25 millions d'euros, Neuer fait déjà partie des tout meilleurs portiers européens. Impressionnant sur sa ligne, celui qui dit s'inspirer des gardiens de handball avait d'ailleurs arrêté un penalty du Polonais lors du match nul 1-1 entre les deux équipes il y a trois semaines en championnat. Ribéry-Reus: Les deux dynamiteurs ne devraient sans doute pas se croiser beaucoup, mais le déroulement de la finale pourrait largement dépendre de la réussite de leurs dribbles sur les ailes. Le Français, qui fera face au solide arrière droit Piszczek, arrive à Londres dans une forme extraordinaire, comme l'a montré son double-double (deux buts et deux passes décisives) samedi contre Mönchengladbach (4-3). Réconcilié avec l'équipe de France et son public, l'ancien Marseillais vit la meilleure saison de sa carrière et veut enfin lever la Coupe après les échecs de 2010 (il était suspendu) et 2012. Reus, de son côté, aura d'autant plus de responsabilités offensives que Götze est forfait. Revenu cet été dans sa ville natale, il a réussi une saison de premier plan avec 19 buts et 10 passes décisives en 48 matches avec le Borussia. Hummels-Müller: Ils seront face à face, mais ce sont pourtant deux enfants du Bayern. Müller (23 ans) a en effet rejoint le club bavarois à 10 ans alors qu'Hummels (24 ans) y a lui joué dès ses six ans ! Mais les dirigeants munichois n'ont pas cru en lui et à 19 ans, il a rejoint Dortmund après un seul match joué avec l'équipe A. Aujourd'hui, Hummels fait pourtant partie des défenseurs centraux les plus convoités d'Europe. A l'aise balle au pied, redoutable dans le jeu aérien et au-dessus du lot dans la lecture du jeu et l'anticipation, Hummels est en revanche parfois sujet à de petites baisses de concentration. Il ne pourra pas se le permettre face à Müller, revenu cette saison à un très haut niveau, comme l'a montré la demi-finale face au Barça. Avec deux buts et une passe décisive à l'aller plus un nouveau but au retour, l'homme aux jambes de serin avait martyrisé la défense catalane. Schweinsteiger-Gundogan: L'affrontement entre les deux milieux de terrain internationaux est l'un des plus alléchants qui soient. Après une saison 2011-2012 pénible, marquée par de nombreuses blessures et conclue par son échec lors du dernier tir au but de la finale de C1 contre Chelsea, "Schweini" est en effet redevenu le patron. our son entraîneur Jupp Heynckes, qui le qualifie de "stratège hors pair", il est tout simplement le "meilleur milieu au monde avec Busquets". A 22 ans, Gundogan représente lui l'avenir. Sélectionné pour la première fois en octobre 2011, il a explosé cette saison, impressionnant par sa vista et son aisance technique. Pour son sélectionneur Joachim Löw, "il a déjà le top niveau international. Et il a toutes les prédispositions pour devenir un joueur de classe mondiale".