Il y avait une animation inhabituelle hier dans l'enceinte même du stade 5-Juillet d'Alger. De nombreux bus et des voitures garés dans les parkings et des personnes, par dizaines, dans et autour des terrains annexes du stade olympique. Il y avait surtout des dizaines de gamins, venus des quatre coins du pays. Les immatriculations des bus qui les avaient ramenés sur place en témoignaient. Il y avait un 07, un 08, un 05 et un 37. Oui un 37. Vous ne savez pas ce que ce numéro indique ? C'est celui de la wilaya de… Tindouf, une ville située à près de 1500 kilomètres de la capitale. Imaginez des gosses qui ont tous moins de 12 ans venant d'une ville aussi éloignée et qui découvre la capitale et son temple du football. C'est un rêve qui se réalise. «Il n'y pas que ceux de Tindouf, nous a dit Boualem Laroum, le directeur technique national. Vous trouverez ici des représentants de Béchar et d'Adrar. Eux aussi découvrent Alger et son stade olympique au même titre que les autres gamins venus de la Kabylie, de Batna ou de Chlef. Cette performance de réunir autant de bambins de cet âge-là en un lieu aussi symbolique pour le football est à mettre au crédit de la firme Danone-Djurdjura-Algérie. Elle l'a réalisée dans le cadre de la Danone Nations Cup organisée chaque année par l'une des plus grandes entreprises agroalimentaires dans le monde. Cette compétition ouverte à des jeunes de moins de 12 ans, pour la plupart non structurés, concerne également l'Algérie. C'est cette initiative qui a fait l'objet hier matin d'une conférence de presse qui a eu lieu au centre de presse du stade 5-Juillet. Elle avait pour invités MM. Zakaria Rbii, directeur des ressources humaines chez Danone-Algérie, Boualem Laroum le DTN mais qui hier intervenait au titre de directeur technique du tournoi et Hadj Adlane, l'ex-international de l'USM Alger et de la JS Kabylie, qui n'est autre que le parrain de l'opération. Le premier nommé a fait un historique de l'évènement qui en est à sa 11e édition. «Ce que Danone recherche à travers une telle compétition, c'est de donner du plaisir à des gamins, a-t-il déclaré. C'est aussi de véhiculer les valeurs de Danone que sont le fair-play, l'accessibilité, le plaisir de jouer, l'ouverture aux autres et la diversité. «Il a expliqué que la compétition de cette année a concerné 103 000 joueurs à travers les 48 wilayas du pays qui avaient débuté par une phase éliminatoire jusqu'à parvenir à la phase finale accueillie au stade 5-Juillet, phase pour laquelle sont qualifiées 16 équipes. Plutôt 15 puisque celle de Ouargla n'a pu se déplacer, les enfants de cette ville étant en période de rattrapage scolaire après les évènements sociaux qu'a connus la région dernièrement. «Je tiens à signaler, à dit Zakaria Rbii, que c'est la première fois que nous organisons cette phase finale dans un lieu aussi mythique que le stade 5-Juillet. Imaginez les sensations qu'éprouvent ces jeunes en découvrant ce site qu'ils ne voyaient qu'à la télévision. «La matinée d'hier était consacrée aux matches éliminatoires alors que les finales devaient avoir lieu dans l'après-midi sur le terrain principal du stade olympique qui devait être, scindé en deux parties puisque ce sont des matches de football à 9 qui se jouent. «La finalité de cette phase est que le vainqueur du trophée va avoir le privilège et l'immense plaisir d'aller à Londres entre le 3 et le 9 septembre prochain disputer la phase finale mondiale de la Danone Nations Cup qui se déroulera dans la temple du football, à savoir le stade Wembley. Il aura également la joie de côtoyer la star du football mondial, Zinedine Zidane, parrain de l'opération à l'échelle planétaire», a indiqué Zakaria Rbii. «J'étais l'année dernière avec l'équipe algérienne qui s'était qualifiée pour cette phase finale internationale, a dit de son côté Hadj Adlane. L'évènement s'était déroulé à Varsovie, en Pologne. Vous ne pouvez pas connaître le plaisir que j'ai eu en voyant ces jeunes Algériens discuter avec des jeunes de leur âge qui venaient de Corée du Sud, du Japon ou d'Uruguay. La langue les séparait mais ils parvenaient à se faire comprendre. «Boualem Laroum a commencé son intervention en faisant un historique de la compétition. «Nous avions commencé, en 2003, avec un échantillon de 50 joueurs sur Alger uniquement, a-t-il révélé. Nous nous sommes étendus sur 17 wilayas pilotes en 2007, des wilayas où on savait qu'il y avait un potentiel de formation. A partir de 2008, nous étions capables de couvrir l'ensemble du pays. Cette année, nous avons commencé la compétition à partir de la phase éliminatoire de daïra en décembre 2012. On est passé à une phase de wilaya en mars-avril. Nous voilà aujourd'hui avec la phase nationale avec 15 équipes qui concourent dont 4 sont issues du sport scolaire. Ces gamins-là jouent avec enthousiasme. Vous savez, lors de la phase de wilaya, les enfants de Béchar sont allés en bus jusqu'à Tindouf, soit près de 2000 kilomètres en aller et retour. Je tiens à vous faire savoir que cette Danone Cup nous permet de prospecter. C'est ainsi que deux de nos sélectionnés en équipe nationale des U17 viennent de cette compétition. J'ajoute que 50% de l'équipe des U17 de la JSK sont issus de la Danone Cup. Il s'agit là d'une catégorie, les U12, qui n'est pas prise en compte par les règlements généraux de la FAF alors que c'est à cet âge-là que le jeune est en plein développement morphologique. Nous tentons de faire une percée dans ce domaine-là et je vous annonce que nous allons lancer la première Coupe des U13, qu'on appellera «trophée du petit Fennec» dont la phase nationale aura lieu à Tébessa. Nous nous sommes basés, pour la Danone Cup, sur les produits des écoles de football qui sont aujourd'hui au nombre de 628 à travers le pays sans compter celles du sport scolaire. Nous avons été aidés dans notre tâche par des conseillers en sport et des encadreurs». Après les éliminatoires du matin, tous les gamins et leurs accompagnateurs ont été conviés à un grand rassemblement au niveau de l'un des terrains annexes pour une espèce de fête avec musique d'ambiance. Ils avaient déjà match gagné en attendant les finales de l'après-midi.