L'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahel, Romano Prodi, a salué hier à Addis-Abeba l'engagement de l'Algérie aux côtés de la communauté internationale dans la lutte antiterroriste, soulignant que cet engagement donnera des résultats. «Les Algériens sont fortement engagés avec toute la communauté internationale contre le terrorisme. L'Algérie a la structure militaire nécessaire et l'intelligence à même de lui octroyer des atouts que d'autres n'ont peut-être pas», a déclaré M. Prodi à l'APS, en marge du sommet de l'Union africaine. L'ancien président du Conseil italien a exprimé son inquiétude face à la situation dans la région du Sahel. «Le terrorisme au Sahel pourrait ruiner tous les projets en cours et à venir, censés promouvoir l'Afrique», a-t-il dit. «La question de la paix et de la sécurité au Sahel me préoccupe au plus haut point», a-t-il ajouté. Pour M. Prodi, «seule une action concertée menée sous l'égide des Nations unies pourrait éradiquer ce fléau». Il a toutefois relevé un point positif dans le dossier relatif à la paix et à la sécurité au Sahel et en Afrique, c'est la «convergence de vues» de la communauté internationale même si elle est nuancée çà et là. «L'accord global sur ce dossier est un point positif qui permettra de régler le problème du point de vue politique et militaire et les résultats seront palpables immédiatement. Mais pour pérenniser la solution, il faudra y adjoindre une approche économique», a assuré M. Prodi. Pour de nombreux pays et spécialistes des questions sécuritaires, la lutte contre les injustices sociales et la pauvreté, à travers le développement économique durable, contribuera à assécher le terreau du terrorisme. «Le transfert des connaissances vers l'Afrique est un socle du développement» L'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahel, Romano Prodi, a appelé à faciliter la libre circulation des universitaires africains vers les pays du Nord pour favoriser le transfert des connaissances vers l'Afrique, «socle du développement». La non-facilitation de la délivrance de visas par les pays du Nord aux universitaires africains constitue «un lourd problème», a déclaré M. Prodi, en marge du sommet de l'Union africaine. «L'Europe est peut-être devenue sénile. Il est donc temps, pour elle, de changer de politique» sur cette question, a ajouté l'ancien président du Conseil italien. «Le socle du développement de l'Afrique en général et du Sahel en particulier demeure la connaissance. Il est impératif que le lit du développement soit fondé sur les idées et l'expertise des universitaires et techniciens africains», a-t-il souligné.