Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) a dénoncé fermement les violences commises durant la surveillance de l'examen du baccalauréat à l'encontre des enseignants. Boualem Amoura, le secrétaire général du Satef, a estimé, hier, dans une déclaration au Temps d'Algérie que «ces dépassements sont un enchaînement dû à la situation actuelle de l'école algérienne». Une situation qui, selon lui, «perdure depuis des années due à la mollesse du ministère de l'Education». Il accuse «le gouvernement d'avoir manqué de courage et d'acheter la paix sociale». Le Satef, qui a assuré «les enseignants de son soutien indéfectible», estime que «c'est une honte que des élèves agressent des enseignants». «Ce qui vient de se passer au lycée de Staoueli est un précédent grave, un copiage collectif sous l'œil apeuré de surveillants désarmés», estime-t-il, ajoutant que «l'Etat doit sévir pour que cesse l'impunité». Le Satef, «seul syndicat à avoir demandé une vraie refonte du système éducatif», a appelé à trouver de vraies solutions au dysfonctionnement du système d'éducation. Selon lui, il faut arrêter avec «le seuil de la honte, qui mène l'école algérienne vers les bas fonds». «Notre bac était parmi les meilleurs au monde, mais actuellement le niveau de l'école algérienne est au plus bas», a-t-il indiqué. Il a expliqué que ce n'est pas en faisant du social et par l'imposition du «seuil» qu'on pourra tirer l'école algérienne vers le haut. «Ne cachons pas le soleil avec un tamis et ne jouons pas à la politique de l'autruche», a-t-il martelé. Par ailleurs, M. Amoura a estimé que toute relâche dans la correction des épreuves du bac n'aidera pas l'école algérienne. «On est contre la relâche dans la correction des examens», a-t-il insisté. «Si vraiment le ministère de l'Education veut un assouplissement de la correction, nous, nous sommes contre», a-t-il dit. Il a en outre indiqué qu'il ne faut pas avoir peur d'avoir une élite. «Il faut donner sa chance au moins bons et leur prodiguer des cours de soutien, mais il ne faut pas négliger les excellents élèves» a-t-il expliqué. Enfin, M. Amoura a annoncé qu'un séminaire de trois jours sur l'éducation, parrainé par le ministère, aura lieu dans les prochains jours. Selon lui, tous les syndicats de l'éducation ainsi que le ministère étudieront les problèmes du système éducatif et tenteront ensemble de trouver les solutions propices afin de rehausser le niveau de l'école algérienne. Le SG du Satef a conclu que son syndicat revendique l'encouragement des langues étrangères, la réforme totale de l'école algérienne et de favoriser l'éclosion d'une élite.