Deux voix algériennes, Hammadi Tati et Souad Kherifi, excellant respectivement dans les genres rai et chaoui, animeront le 21 juin à Paris la Fête de la musique, un rendez-vous culturel international dont une partie se déroulera sur le parvis de l'Institut du monde arabe, a-t-on appris lundi auprès de l'IMA. Déclinée sous le concept de « dialogue des cultures », la 24e édition de cette fête internationale aura pour l'IMA un goût plus particulier que l'Institut est désormais présidé par celui-là même qui institua cette fête aujourd'hui mondialement célèbre, Jack Lang. Après une ouverture par un trio folk, Zorna des montagnes, Souad Kherifi gratifiera le public parisien de ses chants des Aurès et sahraouis, accompagnée de son orchestre « Les étoiles d'Algérie ». Dans son dernier album «Noujoum El Leil», celle qui est présentée comme l'une des rares ambassadrices les plus connues pour sa maîtrise des répertoires traditionnels sahraouis et chaoui, chante l'amour heureux et malheureux, et l'espoir. A la manière de sa compatriote Houria Aichi, établie en France, elle s'est distinguée dans la musique par une voix en or et une présence scénique inégalée, maniant parfaitement le Bendir. Dans le genre raï, Hammadi Hadefi, dit Tati, donnera libre cours à ses arabesques vocales et à ses compositions inspirées du terroir, mélangeant héritage des aînés et modernité de bonne facture, ou introduisant reggae, pop et flamenco. Installé depuis 1984 à Paris, il est considéré comme le représentant d'une musique rai moderne et pleine d'espoir. Dans son nouvel album « Mariage », il représente sa nouvelle conception du chant en transmettant un message exprimant tant les inhibitions que les espoirs. Les chanteurs algériens céderont, par la suite, la scène à l'Orchestre de Hamid Fathi, un chanteur marocain excellant dans le style chaâbi. Né à Casablanca, Hamid Fathi a été bercé dès son enfance par les rythmiques maghrébines et les musiques orientales. Sa famille avait un orchestre dans les années 1970, nommé Les frères Fathi, que le petit Hamid avait accompagné dans de nombreux mariages et galas au Maroc, en participant aux parties rythmiques et aux chœurs. En 2006, il enregistre son premier opus et lance son propre orchestre, très remarqué en première partie de concerts de Cheb Mami, Zahouania ou Mustapha Smairkandi, alias Mustapha Bourgogne, un chanteur et auteur-compositeur-interprète marocain. La Fête de la Musique a été créée en 1982 par le ministère français de la Culture. Elle se veut être une célébration de la musique vivante destinée à mettre en valeur l'ampleur et la diversité des pratiques musicales, tant amateurs que professionnelles, dans tous les genres musicaux.