Mersin, ville de Turquie, située à plus de 900 kilomètres d'Istanbul, la capitale économique du pays et à 500 kilomètres d'Ankara, accueille à partir d'aujourd'hui les 17e Jeux méditerranéens. C'est la seconde fois que la Turquie organise un tel évènement, le premier ayant eu lieu à Izmir en 1971. Mersin, ville de près de 1,2 million d'habitants est située à l'extrême sud du pays non loin de la frontière avec la Syrie. Du reste nos collègues et nous étions rapidement pris pour des Syriens du fait que nous nous exprimions en arabe. Mersin a été choisie pour sa proximité avec la mer alors qu'elle n'est que la seconde ville de la région où elle se trouve, la principale cité étant Adana éloignée de quelques 85 kilomètres, là où se situe l'aéroport international. Il faut savoir qu'à l'origine, ces 17e Jeux méditerranéens devaient se dérouler en Grèce à Volos, tout d'abord, à Larissa ensuite mais comme les Grecs ont été soumis à une grave crise économique, ils se sont retrouvés dans l'impossibilité de respecter leurs engagements. Les Turcs sont alors arrivés à la rescousse du CIJM, le Comité international qui chapeaute ces Jeux, pour proposer Mersin. C'était en janvier 2011. C'est dire que les Turcs prenaient de gros risques dans la mesure où il fallait construire de nouvelles infrastructures et restaurer celles qui existaient. Pari réussi puisque les Jeux vont débuter à la date arrêtée. Les athlètes, près de 3500, de 24 pays méditerranéens vont s'affronter sur les scènes sportives durant 12 jours dans 32 disciplines. Les Algériens en seront avec leurs certitudes et leurs doutes. Les Verts se sont déplacés à Mersin au nombre de 160 pour s'engager dans 16 disciplines. Des certitudes parce que lorsqu'on participe on a toujours l'espoir de briller. Des doutes parce qu'il reste constamment une pointe de regret que l'on n'a pas subi la meilleure préparation possible. Disons que l'Algérie capable de briller dans des Jeux de cette envergure c'est presque de la vieille histoire tant il est évident que le sport de ce pays a connu une terrible régression ces dernières années. Il n'y a, pour cela, qu'à se fier aux résultats enregistrés aux Jeux africains et Jeux arabes de 2011 où les Verts ont été loin d'être brillants. Attendre des athlètes algériens à ce qu'ils «cassent la baraque» à Mersin relève, donc, de l'utopie. L'image la plus illustrative de cette chute est reproduite par le judo, jadis médaillable à souhait, qui ne parvient plus à former de nouveaux champions. Dès demain ces sportifs algériens vont devoir faire montre d'une grande détermination s'ils espèrent tirer leur épingle du jeu. Pendant ce temps, Mersin sommeille. Il faut dire qu'à 24 heures de l'ouverture des Jeux, on n'a pas l'impression que cette ville va abriter un grand évènement sportif. Certes, tout au long des rues, des banderoles accrochées un peu partout, annonce la compétition mais ce n'est pas la grande ambiance. Il faut dire que la ville ploie sous l'effet d'une température caniculaire (près de 40 degrés hier), obligeant les gens à éviter de fréquenter les rues dans la journée. Le grand boulevard Front de mer, Ismet Inonu, qui s'étire sur plus de 10 kilomètres, est loin de grouiller de monde et attend la soirée et une température clémente pour être envahi par des milliers de personnes, à la recherche de fraîcheur mais également passer des moments agréables dans les dizaines de commerces, les marchands de glace surtout, qui essaiment cette grande artère. Mersin se dit, en tout cas, prête pour l'évènement sportif et nous promet ce soir une cérémonie d'ouverture pleine de surprises. (De notre envoyé spécial en Turquie Ahmed Achour)