Les 17e Jeux méditerranéens seront-ils ceux de la renaissance du sport algérien ? Le croire serait comme si on attendait d'un infirme qu'il s'impose dans une finale du 100 m olympique des valides. Le réalisme oblige que l'on garde les pieds sur terre et de voir avec objectivité ce que nous propose le terrain. Le fait est que la période que nous traversons n'est vraiment pas réjouissante pour ce sport dont les tonnes de déceptions font complètement oublier les quelques grammes de satisfactions. Il n'y a qu'à se fier aux piètres résultats qu'il a enregistrés aux Jeux africains et aux Jeux arabes de 2011 pour se faire une idée de la situation et se dire qu'il va falloir bien de la sueur, des efforts, de l'imagination et des moyens pour lui faire remonter la pente. Le président du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf, que nous avons rencontré ici à Mersin, où se déroulent les 17e Jeux méditerranéens, se veut moins pessimiste même s'il reconnaît que la tâche sera très ardue pour les athlètes algériens en vue de l'obtention de médailles. «Il ne faut pas se voiler la face, nous a-t-il déclaré. La régression du sport algérien est évidente. Elle a été entamée depuis quelques années en dépit de gros moyens financiers dégagés par l'Etat pour le soutenir. Je l'ai dit lors d'une conférence de presse à Alger. Il n'y a pas lieu de s'attendre à de très grosses performances ici à Mersin. Il ne m'appartient pas de m'exprimer sur ce sujet car ce sont les fédérations qui sont habilitées à le faire. Elles seules savent ce qu'elles peuvent attendre de leurs athlètes. Même avec ça vous ne pouvez jamais dire que vous maîtrisez votre athlète. Il n'y a que lui et lui seul qui sait ce que son corps est capable de faire sur le terrain de la compétition. Des fois vous pouvez avoir un champion qui peut complètement rater son rendez-vous et à côté un athlète inexpérimenté qui vous sort des gestes insoupçonnés. Ce que je peux vous dire, c'est que notre objectif reste les Jeux olympiques de 2016. Ce n'est pas que là-bas nous allons collectionner les médailles. Notre ambition est de dégager à cette date une élite suffisamment performante et prometteuse en vue des Jeux de 2020 qui doivent constituer l'objectif qui se profile à l'horizon. Les Jeux de Mersin ne sont, pour ainsi dire, qu'une étape intermédiaire qui devra permettre aux fédérations de faire une évaluation du travail qu'elles sont en train d'effectuer en vue d'obtenir l'élite dont je vous parlais.» De notre envoyé spécial