Au moment où les boxeurs enflammaient, mercredi soir, par leurs exploits, la salle de Tarsus, les athlètes algériens entraient en piste dans le stade de Mersin, pas le grand, celui où s'était déroulée la cérémonie d'ouverture, mais un autre spécialement fait pour l'athlétisme. Et pour eux cette entrée en matière s'est soldée de fort belle façon puisqu'au bout du compte, les Verts s'en sont tirés avec une médaille d'or et deux de bronze. Une moisson qui augurait d'une bonne performance de cette discipline, si décriée par les temps qui courent, dans ces Jeux de Mersin. La plus haut marche du podium a été obtenue lors du 10 000m féminin où une certaine Kenza Dahmani a fait montre d'une audace qui lui a été bénéfique. En effet, l'Algérienne, qui pouvait craindre une certaine menace de sa compatriote Souad Aït Salem, a mené la course à sa guise et a démontré qu'elle était animée d'une très forte détermination. En tête depuis pratiquement le début de l'épreuve, elle a, au fur et à mesure, accentué son avance jusqu'à se montrer irrattrapable. Derrière elle, la Turque Evlan Abeylegesse assura la deuxième place et la médaille d'argent, assez loin de Souad Aït Salem qui se contenta du bronze. «Je suis arrivée à Mersin en étant bien préparée bien que le 10 000m ne soit pas ma distance de prédilection, nous a dit Kenza Dahmani, jeudi soir après avoir reçu sa médaille d'or. Si j'avais un objectif c'était sur le semi-marathon. Ce que je sais c'est que dans ce 10 000m je n'ai fait aucun calcul. J'ai couru à mon rythme sans me soucier des autres concurrentes. Cela m'a permis de contrôler la course jusqu'à la fin. C'est un grand succès pour moi. Il va m'ouvrir de nouvelles perspectives et m'encourager à redoubler d'efforts pour aller encore plus loin. En tout cas les efforts que j'ai consentis pour me préparer ces derniers mois n'auront pas été vains.» De son côté, Souad Aït Salem, une ancienne vainqueur du 10 000m des Jeux méditerranéens (à Almeria en 2005), ne semblait pas déçue de sa troisième place. «Vous savez, si je suis venue ici à Mersin c'était pour courir dans ma spécialité qui est le semi-marathon, nous a-t-elle déclaré. Mes responsables ont décidé de m'inscrire dans ce 10 000m, je me devais de me plier à cette obligation. Je pense avoir fait de mon mieux avec cette médaille de bronze.» La soirée de mercredi, en athlétisme, a vu la délégation algérienne s'enrichir d'une troisième médaille, en bronze, œuvre du hurdler Othmane Hadj Lazib, auteur d'un 13.61 qui lui a permis de repousser l'attaque du Français Dimitri Bascou dans la conquête de la troisième place, l'or revenant au Grec Kostantinos Douvalidis (13.45) et l'argent au Français Thomas Martinot Lagarde (13.48). Le lendemain, c'est-à-dire jeudi, les yeux de la délégation algérienne étaient rivés sur la finale du 1500m messieurs puisque deux de ses coureurs, Imad Touil et Abderahmane Anou y étaient engagés avec l'espoir de médaille. Disons que le sort de cette course a été rapidement réglé, dans la mesure où dès le coup de starter, le Turc Ilham Tanui Ozbilen a pris les devants, a augmenté sans cesse son avance. Cet athlète d'origine kenyane, (il s'appelait William Biwott Tanui avant de prendre son nom turc en 2011) avait pour particularité d'être vice-champion du monde en salle du 1500m en salle en 2012. Durant la course des Jeux de Mersin, il a couru jusqu'aux 1200m sur les bases du record du monde. Il a fléchi en fin de parcours mais il n'a pas été rattrapé pas ses adversaires, terminant ce 1500m dans le temps de 3 :35.09. Derrière lui la seconde place et la médaille d'argent est revenue au Marocain Yassine Benseghir auteur d'un 3 :36.42. La médaille de bronze semblait, elle, promise à l'Algérien Anou qui avait entamé la dernier virage devant Imad Touil mais au prix d'un remarquable effort dans l'ultime ligne droite, ce dernier put remonter avant de dépasser son compatriote. A l'issue de la course, Touil s'affala sur la piste et se tordit de douleur. Il faut savoir que la veille il avait dit au médecin de la délégation algérienne qu'il ressentait une gêne à l'un de ses mollets. Le médecin lui avait alors conseillé de ne pas courir le 1500m s'il ne sentait pas en pleine possession de ses moyens. Imad a choisi de courir et c'est son dernier effort qui a eu raison de son mollet. Evacué sur un des hôpitaux de Mersin, il a pu retourner dans la soirée au village méditerranéen où il a retrouvé tous ses compatriotes.