Le conflit familial autour de l'emplacement des tombes de trois enfants de Nelson Mandela a connu une escalade mardi avec le dépôt d'une plainte de la famille contre l'aîné de ses petit-fils Mandla, tandis que l'ancien président sud-africain est entre la vie et la mort. "Les membres de la famille ont porté plainte au commissariat de Bityi pour manipulation de sépulture contre Mandla", a indiqué un porte-parole de la police Mzukisi Fatyela. Vendredi, seize membres de la famille dont la fille aînée Makaziwe avaient déjà saisi la justice et assigné Mandla en référé pour que les tombes des trois enfants, déplacées par Mandla sans leur consentement, réintègrent le carré familial de Qunu où Mandela souhaite être inhumé. Graça Machel, l'épouse de Mandela depuis quinze ans, est au nombre des seize plaignants. Mardi, le juge Lusindiso Pakade du tribunal de Mthatha a fait droit à leur demande en ordonnant que les ossements des trois enfants Mandela décédés en 1948, 1969 et 2005 soient remis à leur place mercredi avant la tombée de la nuit. Les avocats de Mandla ont argué d'un défaut dans la procédure pour demander au juge de revoir sa décision, le tribunal ayant donné la date du "29 juillet" au lieu d'inscrire "29 juin" comme date limite pouyr remettre les ossements en place. La Haute cour de Eastern Cape doit rendre mercredi sa décision sur le recours de Mandla. La tradition xhosa dans laquelle s'inscrit Nelson Mandela veut qu'il soit enterré avec ses proches, ses parents mais aussi ses enfants. Or, si le carré familial des Mandela à Qunu, où le prix Nobel de la paix souhaite être enterré, abrite toujours la tombe de son père et d'autres proches, celles des trois enfants qu'il a eu le chagrin de perdre prématurément (Makaziwe morte bébé, Thembekile mort à 24 ans dans un accident de voiture et Makgatho décédé à 55 ans du sida) ont été exilés à une trentaine de kilomètres par Mandla. Ce dernier les a fait ré-enterrer en 2011 à Mvezo, la localité de naissance de son grand-père où il projette de bâtir un mémorial concurrent du musée Mandela de Qunu. Député ANC depuis 2009 et chef traditionnel de Mvezo à 39 ans, Mandla a déjà eu des démêlés avec la justice, notamment pour des problèmes de pension alimentaire non versée à sa première ex-épouse.