La wilaya de Tizi Ouzou a connu une saison oléicole particulière. Il est rare en effet que la campagne se poursuive jusqu'au mois de février, voire plus pour l'année présente puisqu'elle bat toujours son plein dans de nombreuses localités. En fait, la saison oléicole a été retardée non seulement par le mauvais temps, mais aussi par la récolte exceptionnelle enregistrée cette année. Mais comme chaque année, la campagne oléicole met à nu certaines pratiques, notamment des propriétaires d'huileries qui font fi des règles concernant le respect et la protection de l'environnement. Lors des nombreuses sorties d'inspection faites par les services de la protection de l'environnement, il a été procédé à la fermeture de pas moins de douze huileries pour des raisons, évidemment, liées au non-respect de l'environnement. C'est du moins ce qu'ont révélé les inspections effectuées sur le terrain par les services concernés à travers toute la wilaya. Dans une première étape, seules cinq huileries étaient concernées par cette fermeture. Il s 'agit de celles qui sont implantées autour du barrage de Taksebt. Deux huileries ont ainsi été fermées à Béni Douala, deux autres à Aït Yenni et une à Aït Ouacifs. La seconde inspection a abouti à la fermeture de sept autres huileries implantées à travers d'autres localités, comme Irdjen et Ouaguenoun. Les services de l'inspection de l'environnement ont également adressé des avertissements et des mises en demeure à l'encontre de 16 huileries afin qu'elles se conforment aux règles imposées en matière de respect de l'environnement. Selon les mêmes statistiques, sur les 416 huileries que compte la wilaya, 18 seulement respectent scrupuleusement la réglementation en vigueur. A signaler que la wilaya de Tizi Ouzou compte 93 huileries modernes et 323 traditionnelles. Menace sur le barrage de Taksebt Les déchets et les détritus de certaines de ces huileries sont déversés carrément dans la nature et dans les eaux des oueds alimentant les barrages, ce qui cause d'énormes préjudices à l'environnement et la nature. Le grand danger vient de la pollution des eaux du barrage de Taksebt, destinées à l'alimentation en eau potable de plusieurs villes du Centre. Les propriétaires des huileries sont sommés de se conformer aux procédures et au règlement de la protection de l'environnement, d'autant que 36 nouvelles huileries sont venues augmenter leur nombre La récolte de cette année est estimée à 600 000 quintaux, soit l'équivalent de 25 q/ha. Comparée à celle de l'année dernière, la récolte de cette année dépasse le double puisqu'il est prévu une récolte de 10 millions de litres. Néanmoins, le prix de l'huile d'olive reste toujours élevé, puisque le litre est cédé à 350 DA. Sur un autre volet, toujours dans le cadre de ces mêmes inspections, les services de la protection de l'environnement ont inspecté 170 stations de graissage et de lavage de véhicules lesquelles sont sommées aussi de se conformer à la réglementation.Pour rappel, ces stations produisent en tout 255 tonnes de déchets annuellement, soit une moyenne de 1,5 t chacune. Il a été recommandé de conserver les déchets (huiles usagées) dans des fûts afin que ceux-ci soient récupérés par les services de Naftal pour éviter toute atteinte à l'environnement. Ces mesures, bien qu'elles soient louables, ne sont pas suffisantes, dans le sens où de nombreux cas d'agressions contre l'environnement subsistent toujours. C'est le cas de l'oued Sébaou qui est à la merci des grands et des petits pollueurs. D'importantes quantités de déchets et d'eaux usées sont régulièrement jetées dans cet oued considéré pourtant comme un véritable site écologique. Aujourd'hui, son écosystème est agressé, c'est pourquoi il est urgent de prendre des mesures dissuasives pour le préserver.