Il semble que la colère des candidats recalés au baccalauréat pour tricherie durant l'épreuve de philosophie ne va pas s'apaiser. Une cinquantaine de candidats concernés accompagnés de leurs parents se sont regroupés hier à la place Maurice Audin (Alger-Centre) pour réclamer la levée des sanctions prises à leur encontre. Les candidats comptaient se rassembler devant le siège de la direction de l'éducation d'Alger-Centre pour exprimer leur colère contre la «lourdeur» de ces mesures, tout en criant à l'injustice. Une injustice qu'ils traduisent par la généralisation des sanctions dont certaines auraient touché tout un établissement. C'est le cas du lycée Ibn Khaldoun de Bologhine où le taux de réussite pour les classes littéraires était de 0%, selon le témoignage du père d'un élève sanctionné, rencontré sur les lieux. «C'est vrai qu'il y avait des cas de tricherie, mais quand c'est un établissement entier qui est concerné, là c'est vraiment injuste», s'indigne-t-il, tout en réclamant que justice soit rendue. Endossant la responsabilité aux surveillants et au service de sécurité, une candidate sanctionnée déclare être victime de «leur laisser-aller». «Ils sont les premiers responsables de ces scandales, alors pourquoi ils ne sont pas pénalisés ?» s'interroge cette élève du lycée Rouchai Boualem de Belouizdad (Alger). Soutenant les propos énoncés par sa fille, la mère qui se dit confuse condamne le recours à cette décision qui, selon elle, souille un parcours de 12 ans de scolarité. «On n'est pas contre la sanction des auteurs de ces faits mais nous dénonçons haut et fort le poids de ces sanctions», s'insurge une enseignante en retraite, tout en ajoutant que «cette situation n'est que le fruit d'un système éducatif en défaillance». Un système, selon elle, où les règles de pédagogie sont «transgressées». Le même avis a été partagé par un parent d'élève recalé du lycée Okba Ibn Nafaa qui demande l'organisation d'une deuxième session du baccalauréat pour que les choses ne se compliquent pas davantage. Un appel a été déjà lancé, le lendemain de l'annonce des résultats du bac dans ce sens par l'association des parents d'élèves pour apaiser la tension et désamorcer la crise. Une demande de révision et de confirmation a été accordée aux candidats qui se disent lésés, a affirmé hier lors d'un point de presse, le directeur de l'Office national des examens et concours, tout en soulignant que les décisions de sanction ont été prononcées par une commission de délibération suite à l'examen des rapports provenant des centres et la consultation des bulletins scolaires des fraudeurs. Au nombre de 3180, ces derniers font l'objet d'une exclusion allant de 3 à 5 ans pour les scolarisés et de 10 ans pour les candidats libres.