Des dizaines de candidats recalés à l'examen du baccalauréat pour tricherie, accompagnés de leurs parents, ont manifesté hier à la place Audin, à Alger-Centre. La plupart de ces manifestants ont passé leur examen au lycée Okba Ibn Nafaâ de Bab El Oued, théâtre de protestations contre les sujets de l'épreuve de philosophie pour la branche littéraire. Les manifestants ont contesté la généralisation des sanctions à tous les élèves de ce lycée et ont appelé à la sanction des surveillants qui, selon eux, «les ont laissés tricher». «C'est injuste ! Ce n'est pas tout le monde qui a triché, mais nous sommes tous sanctionnés à cause d'une minorité», s'est révolté Ayman, jeune candidat recalé. «C'est la première fois que je passe mon bac. Je suis un bon élève, regardez mes bulletins, et je suis recalé avec la mention «Tricherie», s'est-il indigné. «Les sanctions sont très lourdes. De 5 à 10 ans, c'est trop, même si c'est un an», a-t-il ajouté. Meriem, accompagnée de sa maman, pleurant à chaudes larmes, a affirmé que ce sont les surveillants qui ont laissé quelques candidats tricher. «Les surveillants ont laissé faire. Certains avaient même aidé les candidats à tricher», a-t-elle accusé, en estimant qu'ils devraient être sanctionnés eux aussi, pour cinq ou dix ans. Dans ce sillage, d'autres manifestants ont accusé les surveillants et ont rappelé leur part de responsabilité dans cette «mascarade». Certains ont même dénoncé «le silence de la tutelle quant au comportement de certains professeurs». «Les enseignants auraient pu mettre des croix sur les feuilles des fraudeurs à la fin de l'épreuve», estime une autre candidate. «Et puis, même si on trouve que toute la classe a donné la même dissertation, ce n'est pas une preuve. En philo, on apprend par cœur. Tout le monde le sait», indiquent d'autres candidats. Par ailleurs, une dizaine d'entre eux ont déposé un recours au niveau de l'Onec, tout en dénonçant «l'accueil» de la direction.