Finalement, les spectateurs qui ont assisté mardi à la sixième soirée du Festival international de Timgad n'ont pas regretté leur choix et une nouvelle fois, seuls les absents auront eu tort. Le site du théâtre du festival s'est transformé, tôt, en un vrai temple des musiques libanaise et algérienne d'abord, avec le chanteur libanais Assi El-Helani puis avec une constellation de chanteurs algériens, à savoir Amel Radi, Rabah Asma, Kamel El Guelmi et Abdou Skikdi. Dès l'ouverture de la soirée, l'enfant de Baalabek, le chanteur libanais Assi El Helani, s'accapare immédiatement de la scène et emballe le public par la maîtrise et la performance des techniques vocales arabes. C'est toute la culture musicale libanaise qui a, durant cette soirée, investi le site du théâtre de Timgad. D'une voix suave et bien travaillée, accompagnée et agrémentée par des sonorités colorées et bien arrangées, le chanteur libanais a charmé l'oreille, a bercé l'esprit du spectateur et l'a libéré du stress quotidien. C'est magique ! C'est bien reposant ! Les amoureux de la bonne musique classique arabe se sont bien entichés de la musique libanaise et ils en ont bien profité. L'oreille, durant tout le passage, n'a cessé de demander davantage. «Encore de la belle musique et rien que de la bonne musique», semblent demander les adeptes du chanteur libanais Assi El Helani. Le public, en trans, dansait, chantait, tapait des mains au rythme de la musique. «Farès Al Ghinaa Al Aarabi» (Le chevalier du chant arabe) donne libre cours à sa voix très suave et berceuse. Il chauffe le public. Il lui offre un récital de chansons aux accents vintage et rafraîchissants. C'est un véritable show qu'a proposé le chanteur, un récital qui s'est terminé dans une chaude ambiance, au milieu du public, en totale communion avec l'artiste. Le chanteur libanais, Assi El Helani, qui a subjugué le public du Festival international de Timgad, a chanté durant son passage toutes les chansons à succès tirées de ses albums. Le chanteur n'a pas caché son admiration au public, qui a tantôt repris quelques passages de ses chansons, tantôt dansé. Reconnaissant pour la bonne ambiance que le chanteur a créée durant son passage, le public l'a gratifié d'une ovation très nourrie. A peine le bouquet de fleurs et le trophée du festival remis au chanteur libanais, le présentateur annonce la deuxième partie de la soirée typiquement algérienne. Une ambiance de fête Sous les applaudissements, la chanteuse Amel Radi fait son apparition sur la scène et chante quelques anciennes et nouvelles de ses chansons de fête que le public apprécie. Quelques spectateurs ont même fredonné timidement avec la chanteuse quelques-un de ses passages. Une ambiance de fête régnait dans le site du théâtre de Timgad. La chanteuse Amel Radi n'a pas démérité et a bien rempli son contrat avant de céder sa place, sous les applaudissements du public. Dès son entrée, Rabah Asma (aguerri de 30 ans de carrière), artiste à la voix d'une pureté inimitable, compositeur et soliste d'une grande souplesse, a essayé de secouer le public, d'enflammer les cœurs des jeunes qui ont parsemé les vastes tribunes du théâtre en plein air de Timgad et d'embarquer le public par sa passion, sa sensibilité et ses émotions. Certes, il n'a pas réussi à faire du théâtre une «cocotte minute», mais il a réussi quand même à lui procurer la joie et à lui redonner espoir, vie et joie de vivre. Le chanteur Rabah Asma a gratifié le public durant son passage sur scène d'un bouquet de ses attachantes chansons qui ont connu un très grand succès et qui l'ont fait connaître au public algérien. Ensuite, c'est le passage du chanteur Kamel El Guelmi qui ne tardera pas à céder la scène au chanteur Abdou Skikdi pour aduler le public par des chansons du répertoire staïfi, Aurassi et raï. La connexion avec le public n'était pas totalement réussie, plutôt, elle était faible. D'ailleurs, le chanteur semble l'avoir ressentie, ce qui l'a crispé davantage et ne lui a pas permis de sévir. Pour combler cette absence de chaleur et rétablir la communication avec le public, les musiciens ont tout fait pour recréer une musique d'ambiance à l'africaine. Ils ont misé sur les instruments : synthétiseur, guitare électrique, batterie, mais ils n'ont pas totalement réussi à chauffer les spectateurs, qui n'étaient pas totalement branchés. Il semble que ce genre de musique commence à perdre ses effets sur les jeunes. Très tardivement, la sixième soirée du festival de Timgad a été clôturée devant des tribunes presque désertes.