Le procès en appel de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak a été suspendu samedi jusqu'au 17 août, afin de donner davantage de temps à la défense pour examiner de nouveaux éléments du dossier. Imperméable aux soubresauts qu'a connus le pays ces dernières semaines, le procès de celui qui a dirigé l'Egypte pendant trente ans se poursuit à la vitesse de l'escargot. L'ancien président, âgé de 85 ans, et son ministre de l'Intérieur Habib Adli ont été condamnés en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité en juin 2012.Ils sont une nouvelle fois jugés, avec d'autres responsables de l'ancien régime, pour complicité dans le meurtre de plus de 800 manifestants. Les fils de Moubarak, Alaa et Gamal, sont également dans le box des accusés. Ils sont accusés de corruption. Comme pour le premier procès, les débats sont télévisés en direct. Le président du tribunal, Mahmoud Kamel el Rachidi, s'est engagé à maintenir la diffusion à la reprise des audiences le mois prochain. De sources militaires, on souligne que les officiers supérieurs de l'armée, qui ont renversé en début de semaine le président Mohamed Morsi après avoir fait chuter Hosni Moubarak en 2011, ne voient pas d'un bon œil l'ancien chef de l'Etat parader dans le box des accusés vêtu de blanc et portant ses traditionnelles lunettes noires d'aviateur. "Je n'arrêterai sous aucun prétexte la diffusion. Le peuple doit savoir ce qui se passe dans cette affaire", a déclaré le juge.