Le procès de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak pour corruption et complicité dans le meurtre de manifestants a été ajourné au 6 juillet, à l'issue d'une audience consacrée lundi au passage en revue des preuves. La cour criminelle du Caire a en outre ordonné la libération de Gamal et Alaa Moubarak, jugés avec leur père pour corruption, leur détention préventive ayant dépassé la durée maximum de deux ans, mais cette décision a peu de chances d'être appliquée car d'autres accusations pèsent sur les deux hommes selon une source judiciaire. "La cour ordonne leur libération tant qu'aucun d'eux n'est détenu dans le cadre d'autres affaires", a déclaré le juge Mahmoud al-Rachidi. Au cours de l'audience de lundi, la cour a présenté plusieurs cartons contenant notamment des carnets saisis chez la police ainsi que des extraits vidéo de manifestations sur la place Tahrir, épicentre de la révolte contre le régime début 2011. La défense a demandé un délai supplémentaire pour accéder à l'ensemble des documents et les examiner, certaines preuves ayant été versées au dossier après le premier procès de M. Moubarak. L'ancien président, âgé de 85 ans, était présent dans le box grillagé, portant des lunettes noires et la tenue blanche des détenus. Le premier procès de M. Moubarak avait abouti en juin 2012 à une condamnation à la réclusion à perpétuité, mais la Cour de cassation a ordonné un nouveau procès, qui a commencé le 11 mai. M. Moubarak est jugé en même temps que ses deux fils, son ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli, six anciens hauts responsables des services de sécurité ainsi qu'un homme d'affaires, Hussein Salem, qui a fui vers l'Espagne. La révolte qui a renversé l'ancien président début 2011 a fait près de 850 morts, selon des chiffres officiels.