Annoncée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, l'instruction portant la levée de la sanction d'exclusion à l'examen du baccalauréat est rejetée «catégoriquement» par les syndicats du secteur. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) qui n'a pas tardé à réagir considère que le recours à une pareille décision porte atteinte à la crédibilité de cet examen d'envergure internationale. Selon son coordinateur national, Nouar Larbi, par cette démarche, les pouvoirs publics poussent les élèves à la triche. Contacté par nos soins, M. Larbi n'a pas exclu la reproduction des mêmes incidents lors de la prochaine session. «On assistera au même scénario l'année prochaine», dira-t-il. La même réaction avait été adoptée au sujet de la sanction collective prononcée à l'encontre des candidats. Le syndicat qui s'est dit contre la sanction collective, juge qu'il est «injuste» de pénaliser tout le monde. Il suggère afin que justice soit rendue, une enquête approfondie afin de déterminer les véritables auteurs de tricherie. Une enquête où, selon lui, l'enseignant doit être impliqué à travers les conseils de classe pour «distinguer le bon grain de l'ivraie». Même son de cloche pour l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) qui qualifie cette décision «d'inacceptable» au moment où il exige d'étudier cas par cas les dossiers des auteurs de la triche collective. Cette demande a fait l'objet de la démarche du ministère de l'Education qui a confié à une commission ministérielle neutre la prise en charge des dossiers des concernés. Les résultats de ses travaux seront rendus publics aujourd'hui, a affirmé le ministre du secteur, Abdellatif Baba Ahmed, qui intervenait, lundi en marge de la cérémonie de remise des prix aux lauréats du bac.