La suspension, pendant deux heures, de la correction des copies du baccalauréat observée hier par les enseignants, n'aura aucun effet sur les résultats des candidats, estiment des syndicats de l'éducation nationale. Ainsi, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a exclu tout impact de cette «suspension momentanée» entre 10h et 12h de la correction des copies des épreuves du baccalauréat, initiée par les enseignants, sur les résultats de cet examen. Les enseignants entendaient par cette action «dénoncer» l'atteinte à la crédibilité de cet examen national suite aux cas de fraudes signalés lors du deuxième jour des épreuves. Selon son coordinateur national, Nouar Larbi, «il s'agit seulement d'un arrêt de travail de deux heures qui n'aura aucun effet sur les résultats de la correction». «Cet arrêt n'aura aucune influence ni sur la durée de la correction qui s'étalera sur dix jours, ni sur les résultats», a rassuré le syndicaliste, contacté hier par nos soins. Il a ajouté que ce boycott «se veut également un signe en direction du ministère pour tirer la sonnette d'alarme sur l'atteinte à l'autorité pédagogique de l'enseignant». Il explique cette atteinte par le recours des directeurs de l'éducation des wilayas à l'annulation des décisions des conseils de classes contre notamment les élèves perturbateurs. Le Cnapest qui impute, en partie, la responsabilité des cas de fraude et de tricherie signalés lors des épreuves du bac aux élèves «perturbateurs», demande au ministère d'ouvrir une enquête et de prendre les mesures nécessaires pour sanctionner les auteurs de ces incidents violents qui ont émaillé cet examen. Un dossier comportant des rapports détaillés sur les dépassements rapportés, signés par les enseignants surveillants a été transmis par ce syndicat aussi bien à la tutelle qu'à l'Office national des examens et concours (Onec). Le Snapest rassure Un avis que partage le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) en réfutant tout impact sur des résultats de l'examen officiel. Le Snapest qui, selon son président Meziane Meriane, n'a pas appelé au boycott de la correction s'est montré rassurant en excluant toute conséquence sur les notes des candidats. Par ailleurs, des enseignants des wilayas du Sud ont plaidé dans ce sens pour la révision du barème pour les épreuves des sciences de la nature et des sciences islamiques et ils soulignent que deux questions font partie des leçons non assurées. En ce sens, un rapport détaillé a été élaboré par ce syndicat pour souligner le retard accusé dans les programmes dans les wilayas de Sud touchées par la grève cyclique de trois jours pendant sept semaines. Ce syndicat contredit aussi les déclarations du ministre qui avait affirmé que 86% du programme scolaire était assuré. Une action spontanée Même son de cloche pour le conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui adopte l'avis du Cnapest et du Snapest. Le CLA qui a appelé au boycott de la correction pour protester contre les conditions marquant le déroulement du travail dans certains centres de correction, ne voit aucun effet sur les résultats des candidats. Contacté par téléphone, Bachir Hakem, porte-parole du syndicat s'est contenté de dire que ce boycott «n'est qu'une action spontanée de la part des correcteurs» qui ont décidé un arrêt de la correction pour dénoncer les conditions de travail notamment l'absence de la climatisation en ces temps de canicule.