L'ONEC a-t-il fait des enquêtes pour parvenir à ce résultat ? Le ministère de l'Education nationale, à travers l'Office national des examens et concours (ONEC), a sanctionné les candidats «tricheurs» dans l'épreuve de philosophie. La mention «A triché» a été soulignée en haut de la page du résultat. Dans la même page, les candidats concernés n'ont pas de moyenne et une observation «A triché» trône dans deux cases. Plusieurs candidats ont eu cette «surprise» en consultant leurs résultats du baccalauréat disponibles à partir d'hier en ligne. Il était cependant impossible d'obtenir le moindre détail sur les mécanismes suivis par l'ONEC afin de statuer sur les cas présumés de tricherie. Les responsables du département de Baba Ahmed et ceux de l'ONEC étaient injoignables durant toute la journée d'hier. Pour les représentants des parents d'élèves, «il est difficile» de commenter la mesure prise par l'ONEC en décidant de sanctionner les candidats «pris en flagrant délit de tricherie». Selon Ahmed Khaled, président de l'Union nationale des associations des parents d'élèves, «les critères suivis par la tutelle pour se prononcer sur les cas présumés de tricherie ne sont pas connus». Les parents d'élèves s'interrogent sur la procédure suivie par l'ONEC pour se prononcer sur les cas concernés et infliger la sanction à l'élève qui sera privé de se présenter à nouveau à l'examen durant cinq ans, comme le stipule la réglementation régissant cet examen national. L'ONEC a-t-il fait des enquêtes pour parvenir à ces résultats ? La procédure a-t-elle été suivie ou s'est-on contenté de sanctionner les élèves dont les noms ont figuré sur les PV signés par les enseignants surveillants ? Ceux qui n'ont pas été mentionnés et ayant quand même triché ont-ils fait objet d'enquête ? Ce sont autant de questions que se posent les associations des parents d'élèves qui ont reçu des requêtes de parents dénonçant «l'arbitraire» des sanctions. Des centaines de parents d'élèves ont saisi l'association présidée par Ahmed Khaled et se sont déplacés hier aux directions de l'éducation et devant les centres d'examen où des cas flagrants ont été relevés (Staouéli, Hussein Dey...) pour faire valoir «le droit à la transparence». L'association des parents d'élèves réunira, avant la fin de la semaine, son bureau national avant de saisir la tutelle et demander des explications sur les résolutions de l'enquête faite par l'ONEC et «lever le voile sur plusieurs questions qui sont encore sans réponse», explique M. Khaled. Les syndicats approuvent Les syndicats autonomes saluent en revanche la mesure prise par l'ONEC. «J'approuve la mesure prise par la tutelle», affirme M. Meriane, président du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest), qui salue la démarche de la tutelle en prononçant des sanctions contre les élèves tricheurs. «Nous avions peur que la tutelle ferme les yeux sur des cas de tricherie qui portent atteinte au bac 2013 pour sauver la paix sociale», soutient M. Meriane qui explique que la démarche du ministère et de l'ONEC aurait pu être précédée par une sortie médiatique du ministre ou un communiqué pour quantifier l'étendue de ces cas et expliquer la démarche suivie pour se prononcer sur les cas présumés. Même son de cloche chez le Cnapest élargi. Nouar Larbi, coordonnateur national du syndicat, estime que l'exclusion des élèves et le durcissement de la mesure ont été une demande de tous les représentants des enseignants. «Nous sommes contre la sanction collective concernant la pénalisation de tous les candidats d'un centre d'examen et avons plaidé pour l'examen au cas par cas. La sanction est à saluer d'autant plus qu'elle a été communiquée uniquement aux candidats concernés», estime M. Larbi. La tutelle «a péché» en ayant entouré la procédure de secret. La communication officielle avait son rôle à jouer pour désamorcer la tension autour des cas qui se disent «victimes de la sanction collective».