La contrebande fait rage au niveau de nos frontières. Cette filière de la criminalité organisée continue de saigner notre économie à travers des agissements de réseaux spécialisés dans le trafic en tout genre de produits (carburant, produits alimentaires y compris ceux subventionnés par l'Etat, cheptel, véhicules et électroménager). Ces marchandises et beaucoup d'autres s'écoulent clandestinement au niveau des zones frontalières à travers les circuits de contrebande permettant à certains gros bonnets d'accumuler des richesses au mépris de toute une collectivité. En ce sens, la population de Tlemcen, wilaya frontalière sise à l'extrême ouest du pays, continue à ce jour de subir les affres des pénuries de carburant. Ce fléau ne s'estompera pas de sitôt, a confié hier le colonel Benamane Mohamed Tahar, directeur de la sécurité publique et de l'emploi au niveau du commandement de la Gendarmerie nationale. Lors d'une conférence qu'il a animée hier pour présenter le bilan des activités de la gendarmerie pour le premier semestre de l'année en cours, le colonel Benamane a tenu à démontrer, chiffres à l'appui, que l'institution dont il relève assume bien sa mission de lutte contre la contrebande. «Les résultats de l'action menée par la gendarmerie sont plus que probants. A titre d'exemple, dans le domaine de la lutte contre la contrebande de carburant, nos unités mobilisées sur le tracé frontalier ont traité quelque 155 affaires ayant permis la saisie de plus de 813 000 litres durant les six derniers mois», expliquera le conférencier. 45 tonnes de kif saisies en 6 mois Il préconise toutefois que la manière la plus efficiente à même d'en finir avec le fléau de la contrebande ne pouvait se concevoir en dehors d'une action impliquant différentes institutions, chacune apportant son concours. Sur un autre volet, le conférencier nous apprend que les saisies de kif traité opérées par les gendarmes totalisent pour les premiers six mois de l'année en cours une quantité dépassant les 45 tonnes, auxquelles il faudra ajouter quelque 2721 pavots d'opium récupérés au sud du pays ainsi que quelques grammes de cocaïne. L'autre filière du crime organisé qui inquiète de par son évolution depuis le début de cette année est le trafic d'armes et de munitions qui a connu une augmentation de plus de 26%. «Il s'agit d'une pratique qui est surtout répandue dans les wilayas de l'est du pays, notamment à Khenchela», nous dira le conférencier. Près de 8000 personnes ont été par ailleurs arrêtées par les gendarmes pour leur implication dans différents réseaux de criminalité organisée sous ses différente formes. Près de la moitié de ces individus (3848) a été écrouée.
Annaba, capitale des atteintes aux bonnes mœurs Les atteintes contre la famille et les bonnes mœurs sont une forme de criminalité de droit commun sévèrement réprimée par la loi. De janvier à juin 2013, les services de gendarmerie ont traité 1112 affaires liées aux atteintes aux bonnes mœurs dans le sillage desquelles l'on retrouve une hausse spectaculaire dépassant les 57% des atteintes à la pudeur et des viols. Avec 105 affaires constatées dans son territoire, la wilaya d'Annaba est la plus touchée par ce fléau, suivie par Sétif (55) et Oran (73 affaires). La lutte contre la criminalité de droit commun menée durant les six derniers mois par la gendarmerie s'est traduite en outre par le traitement de près de 2000 affaires ayant conduit à l'arrestation de près de 18 000 individus. Le bilan communiqué hier par la même institution de sûreté publique atteste par ailleurs que les wilayas d'Alger, Sétif, Tlemcen, Blida et Sidi Bel Abbès restent les plus touchées par la criminalité sous toutes ses formes.