Plus d'un million de litres de carburant ont été saisis en 2012 par le groupement de la Gendarmerie de Tlemcen. «Cette quantité est une première car elle n'a jamais été atteinte par le passé», selon le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, chargé de la communication de la Gendarmerie nationale. La saisie de toute cette quantité, destinée à être vendue au Maroc par la contrebande, laisse entendre que d'autres quantités plus au moins importantes ont échappé à la vigilance des services de sécurité et ont pu être acheminées vers le territoire marocain. L'importance de la contrebande à l'ouest du pays est visible au sein des stations services de la wilaya de Tlemcen qui affichent presque en permanence un manque de carburant, alors qu'en termes d'approvisionnement, elles sont régulièrement approvisionnées en quantité dépassant les 55 millions de litres par mois, selon le groupement de la Gendarmerie. La pénurie du carburant est telle qu'elle est devenue un fait banal pour les populations habituées aux files d'attentes devant les stations services de la wilaya. Ainsi et à chaque approvisionnement des files de véhicules se forment devant les pompes à essence sur plusieurs dizaines de mètres. La demande est tellement forte que les grandes quantités servies sont le plus souvent, vite, épuisées, a-t-on constaté sur les lieux. La lutte contre la trafic du carburant a été également ponctuée par la saisie et la mise en fourrière, par les mêmes services de sécurité, de 200 véhicules utilisés par les contrebandiers durant l'année dernière. Dans leur traque des contrebandiers, la gendarmerie et les éléments des gardes frontières (GGF) ont également mis la main sur quelque 850 kg de farine et plus d'une tonne de sucre, pour ne citer que ces produits de première nécessité, destinés à être écoulés au Maroc. Près de cinq tonnes de cuivre saisies en 2011 Par ailleurs, il a été indiqué que dans la lutte contre le trafic du cuivre, la gendarmerie de cette wilaya a saisi, en 2011, une quantité avoisinant les 5 tonnes de ce métal en 2011. Le cuivre algérien est très prisé par les artisans marocains qui prennent tout même le déchet extrait des câbles électriques et téléphoniques subtilisés des installations de Sonelgaz et d'Algérie Télécom. Ce métal est cédé à 40 000 DA le quintal sur le sol marocain, selon le lieutenant-colonel Nourredine Boukhbiza, commandant du groupement de la Gendarmerie de Tlemcen. La contrebande ne se limite pas à ces produits seulement mais touche aussi, selon le bilan de la gendarmerie, le cheptel avec plus de 1300 têtes volées pour être acheminées au Maroc, les pièces de rechange pour véhicule, les effets vestimentaires ainsi que les munitions, pour ne citer que ces produits. En résumé, la wilaya de Tlemcen est «malade» de la contrebande. Cette réalité connue de tous semble s'installer durablement dans cette région en agrandissant d'année en année le manque à gager au profit du Trésor et de la collectivité. Le montant de 146 milliards de centimes représentant la valeur des produits saisis en 2011 est la preuve de ce manque à gagner. Les autorités sont bien conscientes de l'ampleur de ce fléau et de ses conséquences néfastes, de plus en plus aggravées, sur l'économie. Toutefois, hormis la lutte menée par les services de sécurité, force est de constater un vide sidérant en matière de coordination intentionnelle à même de réduire les proportions de ce fléau qui bat son plein au niveau des frontières du pays. En revanche, les réseaux de trafiquants n'en finissent pas d'accumuler des richesses ostentatoires dans les villes frontalières, notamment à Maghnia soudainement embellie par des villas bâties grâce aux entrées de la contrebande. Selon un officier de la gendarmerie, ces mêmes réseaux ne se font en outre aucun souci quant à enrôler dans le fléau de la contrebande des pans entiers de jeunes notamment ceux confrontés au chômage. Cinq réseaux de trafic de drogue démantelés S'agissant de la lutte contre le trafic de drogue, les mêmes services ont démantelé, toujours en 2011, cinq réseaux et traité quelque 97 affaires de commercialisation de drogue où sont impliqués près de 130 individus, tandis que la quantité de kif saisie a été évaluée à plus de 22 quintaux. En début de ce mois de janvier, la Gendarmerie de Tlemcen a procédé à la saisie d'une quantité de près de cinq tonnes de kif traité. Les investigations menées dans le cadre de cette affaire ont abouti à l'arrestation d'une douzaine de trafiquants et l'identification de trois autres qui demeurent en fuite. Parmi ces derniers qui font l'objet de recherches intensifiées, le dénommé B. C., un des barons de la drogue les plus notoires dans la région de l'ouest algérien. Pour l'heure, tous ces biens immobiliers à Oran et Maghnia ont fait l'objet de confiscation sur la base d'une décision de justice, selon le lieutenant-colonel Boukhbiza.