Les médecins spécialistes en chirurgie plastique plaident pour une formation «qualifiante et diplômante». Il est nécessaire, selon le Dr Y. Houfani, chirurgien plasticien au centre El Qods de Chéraga, que cette discipline soit intégrée dans le cursus universitaire du fait qu'elle est une spécialité chirurgicale «à part entière». L'absence de formation en chirurgie plastique en Algérie devient un véritable problème pour les jeunes chirurgiens qui veulent se lancer dans le domaine. Les colloques et les associations ne sont guère suffisants pour former de futurs plasticiens. Cette discipline doit être prise plus au sérieux selon ce chirurgien. «On a tendance à sous-estimer cette discipline en pensant que c'est une chirurgie de luxe», affirme-t-il, alors qu'il y a une grande différence entre la chirurgie esthétique et la chirurgie «réparatrice». On ignore les bienfaits de cette dernière qui n'améliore pas le «look», mais tente de récupérer une forme «normale» atteinte de malformations considérables suite à des maladies graves, tels le cancer du sein, ou à des accidents et autres brûlures de haut degré. «Il faut cesser d'occulter la chirurgie esthétique car cette dernière n'est qu'une partie "mineure" de la chirurgie plastique. Seulement, elle a été médiatisée à outrance», nous explique le Dr Houfani. «Quoique les médias jouent un rôle important dans la dénonciation du charlatanisme», poursuit-il. Donc, on parlera surtout de l'introduction de la chirurgie «réparatrice» dans le cursus universitaire. De gros efforts sont déployés dans ce sens. Le président du conseil de l'ordre des médecins, M.Mohamed Berkat Berkani, a souligné notamment lors du cinquième congrès national de médecine et de chirurgie plastique, en 2007, l'obligation de l'académisation de la discipline en question dans notre pays. Un programme d'enseignement a également été conclu lors du même congrès, entre le SAME (Société algérienne de médecine esthétique) et le Collège national de médecine esthétique de France. Malgré ces initiatives, la situation est toujours caractérisée par le statu quo. «Cependant, vu le grand intérêt et l'enthousiasme de la nouvelle génération de chirurgiens plastiques, il y a un espoir qu'un jour très proche peut être cette chirurgie sera enseignée dans nos universités», conclut le Dr Houfani.