La chirurgie réparatrice et reconstructrice n'existe pas, pour l'heure, dans la nomenclature des spécialités enseignées dans les universités de médecine algérienne. Tous les chirurgiens plasticiens, et ils sont nombreux à intervenir sous différentes formes pour améliorer un tant soit peu l'apparence des Algériens souffrant d'une disgrâce physique, sont des chirurgiens de formation, mais dans d'autres spécialités. C'est par la force de la pratique, et des formations dans des services de chirurgie plastiques européens et américains, que les techniques sont maîtrisées. Nos interlocuteurs s'accordent à dire que pratiquement tous les actes de la chirurgie plastique sont pratiqués dans notre pays. Les transferts à l'étranger sont restreints aux cas les plus extrêmes ou par la volonté du patient qui paye alors rubis sur l'ongle les frais. À vrai dire, la caisse de sécurité sociale ne rembourse pas le tarif d'un acte de chirurgie réparatrice des cliniques privées. Les accidentés de la route bénéficient du remboursement des compagnies d'assurances. Mais cela reste en deçà du coût réel des interventions, qui s'étalent souvent sur des années. “C'est une spécialité très dure Nous sommes confrontés au syndrome de burn-out”, souligne, par ailleurs le Dr Hassiba Oucherif. Le chirurgien plasticien est exposé au syndrome d'épuisement professionnel induit par un stress permanent et prolongé. “Nous avons en face des patients qui parlent continuellement de leurs souffrances”, précise le Dr Oucherif. Son collègue, le Dr Madjoudj assure qu'il passe plusieurs nuits blanches à chaque fois qu'il opère un enfant, atteint par la spina bifida (une malformation congénitale liée à l'absence de fermeture de la colonne vertébrale durant la vie embryonnaire). “On ne s'habitue jamais à ça”, affirme-t-il. S. H.