L'Algérie vient d'adhérer officiellement au groupe Egmont, un forum mondial d'échange pour les cellules de renseignement financier qui œuvre, depuis 1995, pour l'amélioration de la coopération internationale dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, apprend-on auprès du ministère des Finances. Cette adhésion a eu lieu lors de la réunion plénière du groupe tenue du 1er au 5 juillet en cours en Afrique du Sud, selon la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) du ministère. En janvier dernier, le groupe avait marqué, lors de sa dernière réunion en Belgique, son accord pour l'adhésion de l'Algérie. L'adhésion, recommandée par les normes internationales du groupe d'action financière (GAFI), permettra ainsi au pays, qui devient le 139ème membre d'Egmont, d'enrichir davantage son programme national dans le domaine du contrôle financier. En février dernier, le président de CTRF, Abdenour Hibouche, avait informé que la cellule comptait intensifier sa coopération régionale en matière de renseignement financier. L'Algérie est déjà membre (fondateur) du GAFIMOAN (Groupe d'action financière pour le moyen orient et l'Afrique du nord) dont la 14ème réunion s'était tenue à Alger en novembre 2011. La CTRF, créée en 2002 et entrée en activité en 2005, constitue un organe spécialisé du ministère des Finances mais indépendant financièrement de sa tutelle. Elle est chargée de recueillir, de traiter, d'analyser et d'échanger avec les organismes homologues étrangers û sous réserve de réciprocité - des renseignements financiers dans le but de contribuer à la détection, la prévention et la dissuasion du recyclage de fonds issus de la criminalité et le financement des activités terroristes en Algérie. Le plan d'action du gouvernement, adopté en octobre 2012, a prévu de "renforcer l'organisation de la CTRF pour lui permettre d'accroître son efficacité opérationnelle". La lutte contre "l'argent sale" est assurée en Algérie par un arsenal juridique composé notamment de la loi sur la prévention et la lutte contre blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (2005 et 2012), le code pénal (2004), la loi sur la corruption (2006), celle relative à l'infraction à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de/et vers l'étranger (2010), la loi sur la monnaie et le crédit (2010) en plus des règlements de la banque d'Algérie (2005, 2011 et 2012).