Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a souligné, jeudi lors de sa visite au centre payeur Cnas de Sidi Okba, à El Harrach (Alger), qu'en 2012, le montant des remboursements des médicaments a atteint plus de 125 milliards de dinars. Il a révélé que le remboursement des médicaments en Algérie «a largement dépassé le seuil fixé par l'OMS et qu'il n'y a même pas lieu de comparer avec d'autres systèmes de sécurité sociale dans les pays développés». Il a, en outre, estimé qu'il est désormais nécessaire d'accélérer la réforme du système de financement de la sécurité sociale en trouvant d'autres sources pour faire face à la demande de remboursements. «C'est un chiffre très important mais on est en train de voir comment accélérer la réforme du système de financement de la sécurité sociale», a-t-il ajouté. Le ministre a estimé que la pérennité du système de financement de la sécurité sociale avec ses principes de solidarité et de répartition ne peut se faire qu'avec la réforme de ce système. «Il faut avoir des sources pour faire face aux dépenses de la sécurité sociale», a-t-il préconisé, en indiquant que «nous ne pouvons pas nous contenter des cotisations des salariés et des employeurs pour financer la sécurité sociale». Dans ce cadre, «nous avons intégré en 2010 d'autres sources de financement. Nous avons imposé des taxes sur le tabac, les boissons alcoolisées et les médicaments importés». Il a indiqué qu'«à moyen et long terme, la sécurité sociale ne pourra pas répondre à toutes ces dépenses», en expliquant que les prix des médicaments augmentent et le nombre de malades assurés, aussi. Le ministre a, par ailleurs, indiqué que le secteur de la sécurité sociale «a connu une nette avancée en termes de performances des différents centres de santé, notamment les quatre centres de radiologie pour le dépistage précoce du cancer du sein». Concernant la carte «Chiffa», M. Louh a indiqué que le nombre de malades chroniques ayant bénéficié de la carte Chifa à Alger était de 130 000 avec une couverture de 100%. L'article 87 bis du code du travail débattu à la prochaine tripartite Par ailleurs, M. Louh a souligné que l'article 87 bis du code régissant les relations de travail fera l'objet d'un débat entre les partenaires sociaux, le patronat et le gouvernement à l'occasion de la prochaine tripartite, afin de prendre les décisions nécessaires à son amendement. L'article 87 bis stipule que «le salaire minimum national garanti (SNMG) doit comprendre le salaire de base, les primes et les indemnités, quelle que soit leur nature, à l'exception des indemnités versées pour payer les dépenses assumées par le travailleur». A ce propos, le ministre a indiqué que «l'article 87 bis doit être amendé pour qu'il soit conforme à la politique des salaires en vigueur actuellement, et avec la réforme de la Fonction publique», soulignant que «son maintien en l'état entrave ladite politique des salaires, d'où l'impératif de le réviser». Encourager l'investissement et l'emploi Par ailleurs, selon un document remis à la presse par le ministère, de nouvelles mesures sont prévues pour encourager l'investissement et la micro-activité. Pour les investissements, il est prévu un allégement des procédures d'agrément en faveur des projets d'investissement avec suppression des dispositions spécifiques (modalités d'octroi des avantages). Quant à la micro-activité, l'encouragement prévoit la prorogation des périodes d'exonération au profit des micro-entreprises Ansej-Cnac en matière d'IRG, IBS et TAP, à 6 ans dans les wilayas des Hauts-Plateaux et à 10 ans dans les wilayas du Sud. En matière de taxe foncière, il est prévu une prorogation des périodes d'exonération au profit des micro-entreprises Ansej-Cnac à 6 ans pour les Hauts-Plateaux et à 10 ans pour le Sud.