Un expert américain dans les questions de sécurité, Seth Jones, a affirmé devant le Congrès que les répercussions des bouleversements politiques dans plusieurs pays arabes ont compliqué davantage la lutte contre le terrorisme d'Al Qaïda. Membre du Think Ttank, spécialisé en défense Rand Corporation, M.Jones intervenait avec d'autres experts devant la commission chargée des questions de terrorisme auprès de la Chambre des représentants qui a tenu, jeudi, une audition consacrée aux groupes affiliés d'Al Qaïda. Constatant une augmentation continue du nombre de branches d'Al Qaïda et l'extension géographique de leurs activités, l'expert a mis en garde qu'Al Qaïda et ses groupes affiliés, de plus en plus diffus, font preuve de «résilience» et sont «loin d'être vaincus». Il a cité notamment Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar al Charia pour l'Afrique du Nord, Al Qaïda en Irak, Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqap, basé au Yémen), Al-Shabab (basé en Somalie), et le groupe le plus récent Djabhat al Nousra (basé en Syrie) et né dans le sillage de la crise syrienne. Parmi les principaux facteurs à l'origine de ce renforcement de ces groupes terroristes, il a cité notamment les soulèvements arabes qui, selon lui, ont fragilisé la sécurité dans plusieurs pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, créant ainsi des «opportunités» aux groupes d'Al Qaïda pour y assurer leur point d'appui. En outre, a-t-il encore affirmé, la «lutte sectaire» actuelle à travers le Moyen-Orient entre Sunnites et Chiites a renforcé les groupes terroristes sunnites dont Al Qaïda. Outre ces branches, il a aussi évoqué ce qu'il appelle «les réseaux inspirés» qui n'ont pas de contact direct avec Al Qaïda centrale, mais qui sont inspirés par sa cause, citant l'exemple des frères Tsarnaev, auteurs des attentats de Boston d'avril dernier. L'autre point sur lequel M. Jones a insisté devant le Congrès est que l'un des plus importants «champs de bataille» de la lutte contre le terrorisme est l'Internet, soulignant que l'essor de cet outil et des médias sociaux ont modifié fondamentalement les activités terroristes, relevant que les extrémistes n'utilisent quasiment plus les mosquées pour les activités de communication et de sensibilisation.