Youssouf Al Qaradaoui a encore fait parler de lui. Il est intervenu, avant-hier, sur la chaîne satellitaire qatarie Al Jazeera, non pas pour tenter de réconcilier les protagonistes en Egypte, mais pour les pousser, au contraire, à passer à une autre étape dans les affrontements. Youssouf Al Qaradaoui, qui ne dénonce pas les attentats terroristes, perpétrés au Sinaï, contre les militaires et policiers égyptiens, a émis une fetwa autorisant de «s'en prendre aux militaires et policiers égyptiens» au motif qu'ils sont «en situation de désobéissance» vis-à-vis du président déchu Mohamed Morsi. L e prédicateur Youssouf Al Qaradaoui, connu depuis le déclenchement du «printemps arabe» pour ses appels au meurtre lancés en direct à partir de la chaîne Al Jazeera, a «justifié» cette fetwa par le fait qu'en Islam «il est interdit de sortir de l'obéissance au tuteur (président, roi,…)». Selon, donc, Youssouf Al Qaradaoui, les militaires et policiers égyptiens désobéissent à leur président Morsi et que, pour lui, «ils méritent» d'être combattus. Belle hypocrisie de la part de Youssouf Al Qaradaoui qui appelle à l'obéissance à Mohamed Morsi et à la désobéissance à Bachar Al Assad, président de la Syrie. Quand il s'agit de la Syrie, Al Qaradaoui évite de citer les versets coraniques utilisés pour appeler à l'obéissance à Mohamed Morsi. Pire, il avait appelé au «djihad» en Syrie, renforçant les effectifs des terroristes du Front Al Nosra, affilié à Al Qaïda, et autres djihadistes dont des auteurs de décapitation et d'actes de cannibalisme. Al Qaradaoui, qui a une grande responsabilité dans ce qui se passe en Syrie et en Libye, tente d'imposer le même scénario à l'Egypte, après avoir, est-il utile de le rappeler, appelé en direct sur Al Jazeera à l'assassinat de Mouammar Kadhafi. Le même Youssouf Al Qaradaoui, qui réside, actuellement, à Doha, évite de critiquer les atteintes à la démocratie au Qatar et dans d'autres pays du Golfe, provoquant l'ire de nombreux musulmans dans le monde qui s'interrogent sur les motivations de ces déclarations incendiaires. Youssouf Al Qaradaoui et ses éventuels commanditaires n'auraient, certainement, pas apprécié la position égyptienne de l'après-Morsi qui rejette les exactions commises par les terroristes sévissant en Syrie. Le président déchu Mohamed Morsi avait, rappelle-t-on, appelé au djihad en Syrie, avant d'être rectifié par l'actuel ministre égyptien des Affaires étrangères, dans le gouvernement provisoire de l'Egypte. Le ministre a annoncé qu'«il n'y a pas de djihad en Syrie». Une gifle pour Youssouf Al Qaradaoui et les éventuels commanditaires de ses fetwas. Al Qaradaoui cherche-t-il à punir Le Caire en tentant de semer la fitna en Egypte ?