Depuis le début du mois de Ramadhan, les différents services des urgences médicales des CHU de la capitale sont pris d'assaut par des patients qui viennent se plaindre de douleurs abdominales, de cardiopathies et des blessés des accidents de la route ou d'agressions. Lors d'une tournée à travers des hôpitaux d'Alger, on a relevé que les services des urgences étaient sollicités par les cardiopathes, souffrant de maladie du cœur et par les personnes ayant des problèmes rénaux. Selon le médecin urgentiste de garde au CHU Mustapha-Pacha, le temps caniculaire enregistré ces derniers jours est le premier facteur de risque pour les cardiopathes, car le traitement qu'ils suivent favorise la fluidité de leur sang et la chaleur aidant, le sang devient incontrôlable. La deuxième catégorie de malades qui envahissent les urgences, ce sont les coliques néphrétiques, puisque les personnes ayant des calculs dans les reins ne boivent pas assez d'eau durant toute la journée et par rapport à la canicule, le calcaire se bloque plus au niveau des vaisseaux, ce qui explique la douleur atroce au niveau des reins. Par ailleurs, un autre médecin urgentiste nous a fait part du nombre élevé d'accidents de la route et des agressions enregistré juste avant le f'tour. Le nombre de blessés et des victimes d'agressions est en hausse durant le mois sacré comparativement aux autres mois de l'année. Ce qui explique que les urgences médicales des différents hôpitaux deviennent, durant ce mois, les services le plus actifs en raison du nombre de malades qui y affluent, notamment ceux souffrant de maladies chroniques par rapport à la canicule enregistrée ces derniers jours. Concernant les blessés des accidents de la circulation ou les victimes d'agressions, le constat est le même dans pratiquement toutes les urgences des hôpitaux de la capitale où il a été constaté une augmentation de ces agressions à l'arme blanche. Un phénomène qui «prend de l'ampleur», a souligné le médecin, ajoutant que c'est un fléau qui est en hausse particulièrement durant ce mois sacré. Par ailleurs, au niveau des urgences médicales de l'hôpital Mohamed-Lamine Debaghine, les médecins urgentistes ont indiqué que la plupart des patients présentent des problèmes digestifs en raison de l'abus de nourriture ou de mélange de mets de Ramadhan riches en sucre et graisses. Diabétiques, hypertendus et autres souffrant de cardiopathies sont les malades qui affluent le plus dans ce service car «ils tiennent à observer le jeûne malgré leur maladie. Ils ne respectent pas leur régime alimentaire et décalent souvent le moment de la prise de médicaments», a-t-on souligné.
Brochettes de qualité douteuse, principale cause des intoxications
Les victimes d'intoxications alimentaires sont aussi parmi les malades admis dans ce service des urgences. La majorité de ces «malades» sont ceux qui ont consommé des brochettes de «merguez ou de viande» dont la qualité reste douteuse. Vendues entre 10 et 20 DA sur les trottoirs de façon informelle, dans des endroits sales, pas loin des dépotoirs sauvages et même des eaux usées, elles présentent un danger pour la santé du citoyen. «Insouciants, les gens sont souvent séduits et attirés par les prix des produits étalés dans les marchés informels au mépris des conditions d'hygiène», a précisé le médecin de garde. Même ambiance au sein du service des urgences médicales de l'hôpital Bachir-Mentouri de Kouba où il est fait face presque aux mêmes cas d'urgence, à savoir des blessés des accidents de la route et des agressions ainsi que des cas de mauvaise digestion. Les médecins ont également fait état de faux malades qui viennent pour un mal de tête encombrer les urgences déjà débordées ces temps-ci. Ainsi et comme à chaque Ramadhan, les urgences sont submergées de malades. Le responsable dans cette situation «dénoncée» par le corps médical n'est nullement le Ramadhan, mais le comportement irréfléchi de certains.