La question des salaires impayés a été entamée en octobre 2005 et concernait près de 60 000 travailleurs. Cependant, le chiffre est encore loin du compte si on incluait les 21 000 salariés concernés par cette initiative au cours de cette année. L'UGTA s'en félicite, mais ne donne pas de précisions concernant cette démarche. Si l'on a une idée des secteurs publics concernés par la régularisation des salaires (tels le bâtiment, le textile, les travaux publics et le secteur agricole), on ignore les entreprises concernées par cette initiative. Les mesures nécessaires qui seront prises restent également floues. Certaines entreprises attendent les décisions du ministère du Travail quant à la régularisation de leur situation. Notamment la société de vente de médicaments Dipromed, dont la situation précaire remonte à deux ans (chômage technique, grèves…) et dont les salariés n'ont pas été payés pendant presque 9 mois. Les salariés espèrent un achat de l'entreprise par Saidal. Mais rien n'est encore officiel. «Chacun de nous se débrouille comme il peut pour nourrir sa famille», témoigne un employé de cette entreprise. «9 mois, c'est long. Il y a eu durant le Ramadhan, les aides, la rentrée scolaire, et je vous assure que ce n'était pas évident du tout. La plupart de mes collègues sont des pères ou des mères de famille. Alors, vous devinez dans quelles conditions nous vivons», ajoute une autre fonctionnaire. Reste à savoir si cette entreprise comme beaucoup d'autres sera concernée par cette opération de versement des salaires impayés.