Le rassemblement des non-jeûneurs tenu samedi à Tizi Ouzou ne cesse de susciter de multiples réactions. Il s'agit d'avis qu'expriment partisans et opposants de cette action à travers notamment des centaines, voire des milliers de commentaires postés sur les réseaux sociaux, Facebook en particulier. A cela s'ajoute la réaction du MSP, seul parti politique ayant jugé utile de se positionner vis-à-vis de cette action en la dénonçant tout naturellement comme pour nous rappeler son obédience islamiste. De son côté, Farouk Ksentini, président de la commission nationale de promotion et de protection des droits de l'homme (CNPPDH) a mis en exergue le fait que «l'Algérie est un pays de tolérance», saluant «le comportement exemplaire du wali de Tizi Ouzou pour sa gestion intelligente de l'action des non-jeûneurs qui s'est déroulée dans le calme absolu». Ainsi donc, les non-jeûneurs ayant pris part au sit-in tenu samedi dans la ville des Genêts pour la défense des libertés individuelles sont parvenus, peut-être malgré eux, à défrayer la chronique puisque leur action n'est pas tombée dans l'escarcelle de l'indifférence. Preuve en est, en sus des milliers de réactions qu'elle a suscitées, il est prévu en outre l'organisation d'un f'tour collectif qui est annoncé pour aujourd'hui sur le même lieu où s'est tenu le rassemblement des non-jeûneurs. Ces derniers ont été violemment fustigés par le MSP qui a vigoureusement dénoncé le déjeuner qu'ils ont organisé publiquement en plein Ramadhan. Dans un communiqué publié sur le site internet du parti, le MSP s'est élevé surtout sur ce qu'il qualifié «de passivité des autorités» face à la manifestation de samedi dernier. «Ce déjeuner public organisé durant le mois sacré est une violation des principes et valeurs de la société musulmane», écrit le MSP dans son communiqué, tout en qualifiant cette initiative de «danger pour la stabilité et la sécurité de l'Algérie». «Il faut que l'Algérie apprenne à devenir le pays de la tolérance», réplique de son côté Farouk Ksentini, le président de la CNPPDH. Il enchaîne en affirmant que la Constitution algérienne garantit les libertés individuelles.» Ces gens-là, (ndlr, les initiateurs du rassemblement de Tizi Ouzou) ont le droit absolu de ne pas jeûner», a-t-il indiqué. En sa qualité de défenseur des droits de l'homme, Farouk Ksentini ajoutera qu'il «est tout à fait contre toute sorte de persécution à l'encontre des non-jeûneurs», estimant qu'il s'agit là d'une action contre-productive. Il rappelle en ce sens que pendant les années 1970, l'avènement du ramadhan n'empêchait pas quelques restaurants et même des bars à Alger de rester ouverts tout au long de ce mois. «Et personne n'y trouvait rien à redire», se souvient encore Farouk Ksentini. Aujourd'hui, les choses semble changer radicalement puisque «l'action des non-jeûneurs à Tizi Ouzou pourrait être interprétée comme une provocation par le reste des Algériens qui sacralisent le Ramadhan», ajoute notre interlocuteur. «Franchement , j'aurais souhaité que ce groupe de non-jeûneurs aient fait l'économie de leur déjeuner en public», conclut le président de la CNPPDH