L'Algérie n'interviendra pas militairement en Tunisie. «C'est là une ligne rouge à ne pas dépasser», a soutenu Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier, conjointement avec son homologue tunisien Othmane Jarandi qui se trouve à Alger pour une visite officielle de deux jours. «Ce que nous tenons à faire c'est d'actualiser la démarche opérationnelle de la coopération sécuritaire entre les deux pays en vue de l'adapter à la situation actuelle», explique Medelci qui se dit satisfait du niveau de ladite coopération que partagent les deux pays. Pour Medelci, la collaboration engagée entre l'Algérie et la Tunisie dans le domaine sécuritaire est «une réalité confirmée sur le terrain et non pas uniquement une simple idée au stade de projet». Le renforcement de la coopération sécuritaire entre l'Algérie et la Tunisie s'inscrit notamment dans le cadre de la lutte antiterroriste, compte tenu des événements survenus récemment au mont de Chaâmbi. Toutefois, ce rapprochement rendu inévitable au vu notamment de la dégradation de la situation sécuritaire dans ce pays voisin et des événements survenus récemment au mont Chaâmbi, non loin de la frontière algéro-tunisienne, ne peut se muer en opération conjointe entre les deux armées algérienne et tunisienne pour combattre les groupuscules terroristes, tiendra à rassurer Medelci. Son homologue tunisien, Othmane Jarandi, fera savoir quant à lui que les événements d'ordre sécuritaire auxquels la Tunisie est confrontée depuis quelque temps impose un meilleur rapprochement en termes de relations bilatérales à même de faire face au phénomène transfrontalier du terrorisme. Le ministre des AE tunisien ne manquera pas par ailleurs de démentir officiellement toute implication de quelque manière que ce soit des autorités algériennes dans les événements ayant secoué la Tunisie. Il assure ainsi que les relations bilatérales sont au beau fixe. Les deux ministres des Affaires étrangères ont aussi plaidé pour une collaboration avec la Libye ainsi que d'autres pays du Maghreb pour une meilleure sécurisation de la région. Sur un autre volet, Mourad Medelci a évoqué sa prochaine visite en Irak pour débattre notamment du dossier des Algériens détenus dans ce pays