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Mandat d'arrêt internationalà l'encontre de Chakib Khelil,son épouse et leurs deux enfants Leurs avoirs bancaires gelés et leurs biens saisis avec ceux de 18 autres personnes
La justice algérienne a annoncé officiellement hier le lancement d'un mandat d'arrêt international à l'encontre de l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, son épouse et leurs deux enfants, de Farid Bedjaoui et de quatre autres personnes. L'annonce a été faite, hier, au cours d'un point de presse animé par Belkacem Zeghmati, procureur général près la cour d'Alger, qui a indiqué que «22 personnes sont inculpées par le juge d'instruction», en charge de l'affaire Sonatrach. «Si le mandat d'arrêt international concerne neuf de ces vingt-deux personnes, tous les inculpés font l'objet de mesures conservatoires consistant en le gel de leurs avoirs bancaires dans les banques et établissements financiers en Algérie et la saisine conservatrice de leurs biens immobiliers et autres en territoire national», a ajouté le procureur général. Pas seulement, puisque la justice algérienne est, selon Belkacem Zeghmati, déterminée à récupérer les biens détournés et placés à l'étranger. La procédure ne peut pas être menée à terme de façon rapide puisque des législations de plusieurs pays exigent des décisions de justice définitives pour procéder au rapatriement de ces biens. Cependant, il existe des lois qui peuvent permettre le retour de ses biens vers les pays victimes de détournements et autres corruptions. «Nous avons déjà entamé des procédures avec la justice suisse dont la législation permet la récupération de ses biens par le pays victime si la personne inculpée est consentante», a annoncé le procureur général près la cour d'Alger. «Les Emirats arabes unis, principaux bénéficiaires des détournements à Sonatrach» «L'une des personnes inculpées a déjà donné son accord pour le rapatriement des biens», selon le procureur général, qui exprime son optimisme quant à une éventuelle facilitation des procédures avec la France, l'Italie et d'autres pays asiatiques, dont les Emirats arabes unis, pays qui aurait accueilli, selon la justice algérienne, la plus grande partie des biens détournés dans ce qui est appelé le «scandale Sonatrach» et d'autres affaires de dilapidations et corruptions. «L'instruction judiciaire de l'affaire n'en est qu'à ses débuts», selon le procureur général, qui estime à ce titre que «la justice algérienne a fait un grand bond avec la manière avec laquelle elle instruit cette affaire». Belkacem Zeghmati a, dans ce cadre, expliqué pourquoi, selon lui, la justice algérienne «prend tout son temps» dans l'instruction de l'affaire Sonatrach. «L'ennemi numéro un du juge d'instruction c'est la précipitation», a expliqué Belkacem Zeghmati. «Maintenant, le rythme de l'instruction judiciaire sera accéléré et des commissions rogatoires adressées à d'autres pays dans le cadre de cette affaire. «Qui mettra la main sur Chakib Khelil en premier, l'Algérie ou l'Italie ?» La justice italienne intéressée également par l'interpellation de l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, ce dernier pourrait-il être extradé vers ce pays au lieu de l'Algérie ? Le procureur général près la cour d'Alger n'écarte pas cette hypothèse. «Tout dépend de qui mettra la main sur Chakib Khelil. Ça dépend de plusieurs paramètres, dont les accords et coopérations judiciaires existant entre les pays», a expliqué Belkacem Zeghmati. «Je peux vous dire, par contre, avec certitude, que la justice algérienne n'a pas hésité dans cette affaire et n'a subi aucune pression», selon le procureur général près la cour d'Alger. «Chakib a déjà reçu une convocation à laquelle il n'a pas répondu» Le procureur général près la cour d'Alger a, d'autre part, annoncé qu'une convocation a été adressée par la justice algérienne à l'ex-ministre de l'Energie et des Mines dans le cadre de l'instruction judiciaire. «Nous savons qu'il a reçu cette convocation puisqu'il a répondu au juge d'instruction par une lettre manuscrite, en date du 13 mai 2013, l'informant qu'il ne pouvait pas se déplacer à ce moment-là puisque le médecin lui a prescrit deux mois d'immobilisation», selon le procureur général. «Chakib Khelil avait accompagné sa lettre par un document du médecin attestant ses propos. Cependant, le 13 mai 2013, date de la réception de cette lettre par le juge d'instruction, les deux mois étaient écoulés. Ce qui n'a pas empêché le juge d'instruction de poursuivre l'instruction judiciaire», a ajouté Belkacem Zeghmati, selon lequel «Chakib Khelil se trouvait aux Etats-Unis d'Amérique quand il a adressé cette lettre au juge d'instruction».