Le président de la Coordination européenne de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO), Pierre Galand, a dénoncé jeudi à Alger le rôle "pervers" de la France qui bloque l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. Dans une déclaration à l'APS à l'occasion de sa rencontre avec des militants sahraouis des droits de l'homme, M. Galand a indiqué que le dossier de l'élargissement du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental) "avançait de manière positive au niveau du Conseil de sécurité mais, a-t-il déploré, la France joue un rôle pervers en bloquant ce projet". "Alors qu'on pensait que cette année allait connaître un élargissement du mandat de la Minurso, vu la disposition déjà contenue dans le rapport du secrétaire général de l'ONU -et au moment même où ce projet est arrivé au sein du Conseil de sécurité- la France a répondu aux attentes du Maroc en le bloquant en usant de son droit de veto", a-t-il regretté. M. Galand a indiqué que la France "qui se prétend berceau des droits de l'homme a eu une attitude tout à fait incohérente et inacceptable" sur cette question. Il a appelé la France à changer de position à l'égard de la question sahraouie "si elle veut vraiment avoir une certaine crédibilité en matière des droits de l'homme sur le plan international. "Ceci me parait extrêmement important non seulement pour la France, mais pour toute l'Europe", a-t-il estimé, rappelant que la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, avait déjà montré la voie en réaffirmant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. M. Galand a insisté sur le fait qu'"il n'y qu'une seule solution pour le règlement de la question du Sahara occidental, à savoir l'indépendance du peuple sahraoui". Par ailleurs, M. Galand a dénoncé la poursuite de la politique de répression et des violations des droits de l'homme menée par les autorités d'occupation marocaines et les procès arbitraires contre des militants sahraouis. Il a souligné, à cet égard, la nécessité de permettre aux défenseurs des droits de l'homme, aux avocats et aux médias, notamment, d'accéder aux territoires sahraouis occupés pour s'enquérir de la situation des droits de l'homme et faire entendre la voix des populations sahraouies opprimées par le Maroc.