Les transporteurs assurant les lignes Cherchell, Tipaza, Hadjout, Bou Ismaïl et Zeralda vers Alger observent, depuis hier et ce, jusqu'au 21 de ce mois, une grève pour demander la restauration de l'ancien itinéraire qui a été suspendu momentanément après les inondations du 10 novembre 2001. En effet, ces transporteurs, qui accédaient à Alger avant les tragiques inondations par Frais Vallon, Bab El-Oued, ont été détournés vers Kouba, Belouizdad pour atteindre Tafourah. Ce nouvel itinéraire a suscité l'ire des transporteurs qui n'arrivent toujours pas à expliquer le pourquoi du blocage de l'ancienne ligne alors que ce tronçon a été réaménagé et rouvert à la circulation. Ce mouvement de grève touche plus les voyageurs qui sont perturbés dans leurs déplacements et éprouvent des difficultés pour atteindre leur destination. Une énorme foule, qui s'est formée au niveau des arrêts de Chevalley, a gêné la circulation. Depuis quelque temps le secteur des transports connaît un véritable mouvement de contestation de la part des transporteurs qui n'arrêtent pas de manifester leur mécontentement quant à leurs conditions de travail. Se trouvant dans une situation peu confortable, la tutelle essaie, tant bien que mal, de maîtriser cette situation qui semble parfois lui échapper. En fait, estiment les analystes, cette situation est la résultante d'une absence de politique de gestion et d'un plan de transport qui régule le secteur. En effet, l'ouverture de ce secteur aux privés s'est effectuée de façon anarchique sans un plan préalable qui détermine les besoins par rapport à la demande. Les demandes de crédits auprès des banques pour l'acquisition d'un transport dans le cadre de l'Ansej, renseignent sur l'afflux de ce secteur qui n'arrive toujours pas à s'organiser. Certes, pour un bon nombre de circonscriptions isolées, le problème de transport a été en partie résolu avec l'émergence du privé, mais, en fait, d'autres problèmes ont surgi et sont à l'origine des contestations tel le stationnement ou encore la conformité des transports avec la zone qu'ils couvrent. Finalité, ni la tutelle ni même l'Union nationale des transporteurs n'ont pu calmer les esprits. Ce qu'il faudrait, s'accordent à dire les analystes, c'est une nouvelle stratégie capable de réorganiser convenablement un secteur miné par l'anarchie et le désordre.