Ils seraient venus pour fabriquer les explosifs utilisés dans l'embuscade de Batna. Parmi les terroristes abattus et capturés «se trouvent effectivement des étrangers, même si pour le moment, leur nationalité ne peut être identifiée avec exactitude», rapporte El Watan dans son édition d'hier, citant une source militaire. En effet, selon nos sources, un groupe de vingt Pakistanais, spécialisés dans la fabrication d'explosifs, se serait introduit dans le territoire national à partir du Mali, plus exactement au lieu-dit Bouguetta, situé à la frontière algéro- malienne. Ce groupe, se déplaçant en Toyota, aurait été déjà signalé en novembre 2002, ajoutent les mêmes sources qui précisent que ces Pakistanais se sont infiltrés sous le couvert de la secte Daâwa oua Tabligh. Dans ce cas, n'y aurait-il pas un lien entre la présence de ces Pakistanais en territoire algérien et l'embuscade tendue contre un convoi militaire dans les monts des Aurès, à Batna, au mois de décembre dernier? Le fait que ces Pakistanais maîtrisent la fabrication des explosifs ne renseignerait-il pas sur la technique et «l'ampleur» de l'explosion à partir de bouteilles d'acétylène? La question mérite d'être posée, maintenant que la présence de terroristes s'exprimant en des langues qui «conduisent à comprendre que des Pakistanais, Yéménites et Afghans auraient participé à cette opération», est confirmée. Les informations sur la présence de ressortissants étrangers, infiltrés en territoire national et susceptibles d'appartenir à des organisations terroristes liées à Al-Qaîda, ont été rapportées par notre journal et par le biais duquel nous avons présenté des lectures pour tenter de dire que la menace terroriste, en provenance du Sud algérien, ne serait pas loin d'atteindre la zone 5 (l'est du pays) où écument les terroristes de Abderazzak El-Para qui, lui, aurait justement reçu un important lot d'armes et de munitions, volé d'une caserne militaire implantée au nord du Mali et acheté par l'équipe de Belmokhtar, chargée, par ailleurs, d'assister et d'introduire ces Afghans arabes (voir L'Expression des 25 et 28 novembre 2002 et du 7 janvier 2003) appartenant à des organisations terroristes. Ces dernières, basées notamment au Pakistan, en Inde, au Soudan, en Afghanistan...sont liées à l'organisation d'Al-Qaîda par le biais du Front pour la libération des Lieux saints de l'Islam (Fllsi). Le nord du Mali, faut-il le rappeler, est une région qui, au plan géologique, se confondrait avec les frontières algériennes et serait connue, à en croire des informations d'étudiants très au fait de la situation de leur pays, pour être une région qui échappe au contrôle des autorités militaires maliennes qui ont, précise-t-on, quasiment déserté les lieux, ce qui favoriserait le déplacement des terroristes sur les bandes frontalières en toute «quiétude». En octobre 2002, rappelons-le, une vingtaine de Pakistanais aurait été acheminée du nord du Mali (El Khalil) vers le territoire national. C'est dire donc que l'immigration clandestine est à la source des facteurs favorisant l'implantation de cellules terroristes destinées à consolider les effectifs de Belmokhtar, ainsi que le trafic d'armes dans ces contrées désertiques où la perméabilité des frontières constitue un handicap sérieux qui empêche d'endiguer ce phénomène et qui rendrait difficile la surveillance et surtout l'incapacité des Etats, à effectuer les contrôles de leurs frontières respectives. Les Etats-Unis sont, justement, appelés à nous fournir la logistique de guerre électronique pour lutter efficacement contre ces phénomènes. Enfin, en ce qui concerne la secte Daâwa oua Tabligh, couverture sous laquelle ces Pakistanais se sont introduits en Algérie, celle-ci, selon les quelques informations en notre possession, aurait ouvert un bureau au Niger, tenu par un étudiant égyptien, qui serait composé de 150 éléments, destiné à l'approvisionnement en armes des groupes terroristes du Gspc de Belmokhtar.