Un hymne à la paix, à la réconciliation et à la fraternité a été lancé ce soir-là par la France et l'Allemagne depuis l'Algérie. Le Palais de la culture Moufdi-Zakaria d'Alger a accueilli, mercredi 22 janvier 2003, en soirée, une rencontre à caractère historique et culturel d'une grande symbolique, qui a drainé une foule considérable de représentants diplomatiques, d'ambassadeurs, d'hommes de culture et d'éléments de la presse nationale. L'occasion était la célébration du 40e anniversaire du Traité d'amitié franco-allemand, «Traité de l'Elysée», signé le 23 janvier 1963 par le président français de l'époque, le général de Gaulle et le chancelier allemand Adenauer. Dans leur allocution d'ouverture, les représentants des deux parties organisatrices de ce rendez-vous, à savoir le représentant de l'ambassade d'Allemagne et celui de l'ambassade de France, également directeur du Centre culturel français, M.Aldo Herlault ont remercié la directrice du Palais, Mme Bouchentouf pour son accueil, Siemens, Renault, Basf et la Société Générale pour leur sponsor et l'assistance pour sa présence. Le choix de la manière de fêter l'événement historique a été fort subtil et mérite d'être salué. En optant pour un quatuor de musiciens français d'un grand talent, pour un répertoire de la musique classique allemande de deux grands noms, dans un édifice algérien ouvert à toutes les cultures et encourageant toute marque d'amitié et de coopération, les deux ambassades ont marqué cet événement en l'imprégnant d'une symbolique fort appréciable qui renvoie au sentiment de la «culture universelle», qui ajoute à l' «Union européenne» déjà existante, une union mondiale, au moins culturelle, qui devrait exister. Ainsi, pendant près de deux heures, le public de l'auditorium du Palais de la culture d'Alger a eu le plaisir d'apprécier le quatuor français Ysaye, interprétant des morceaux de musique classique, d'abord du musicien Joseph Haydn, avec op. 54 n°3 en mi-majeur: allegro, largo, menuette, finale, puis de Ludwig Van Beethoven, op. 59 n°1 en fa majeur : allegro, allegro, allegretto vivace e sempre scherzando, adagio molto e mesto, thème russe, allegro; et ce, dans un cadre fort agréable où les drapeaux de France, d'Allemagne et de l'Union européenne d'un côté, le drapeau algérien de l'autre, ajoutaient à l'atmosphère cette touchante empreinte d'universalité, loin de tout conflit politique, de toute guerre insensée. Ces intenses moments de bonheur, de décompression et d'émotion que tous les présents ont partagés, ont permis à chacun de «rêvasser» à sa manière; qui a eu l'occasion de «voir défiler le long film de sa vie» devant ses yeux, qui de «voler comme un oiseau dans le ciel», qui de se sentir «libre comme l'air», ou de «me dire que je suis quelqu'un de sensé, que je fais quelque chose de sensé, dans ce monde insensé, d'insensés...» Etaient présents à ce concert un grand nombre d'ambassadeurs et de représentants diplomatiques de différents pays dont la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, l'Union européenne, la Grèce, la Hongrie, l'Autriche, le Maroc, la Palestine; des représentants du ministère de la Communication et de la culture, du ministère des Affaires étrangères, de la Chambre française du commerce et de nombreux autres invités à tel point que l'auditorium n'a pas suffi à les contenir puisque beaucoup sont restés debout. Après le concert, une réception fut offerte dans le hall central du Palais de la culture, où également, une exposition de documents, de lettres et de photos, relative à cet événement célébré ce soir-là, qui est le Traité de l'Elysée, réalisée par la Direction des archives du ministère des Affaires étrangères, a permis aux présents de prendre connaissance de faits historiques correspondant à cette date du 23 janvier 1963. Pour en revenir un peu à l'histoire de cette signature, il est à noter que les négociations entre la France et l'Allemagne avaient débuté en septembre 1958, suivies de plusieurs entretiens à l'Elysée, Baden-Baden et Bonn, avec deux visites officielles, l'une du président de la République fédérale d'Allemagne, Heinrich Lübke en France, du 20 au 23 juin 1961, l'autre du général de Gaulle en Allemagne fédérale du 4 au 9 septembre 1962; puis du 21 au 23 janvier 1963, des entretiens franco-allemands plus poussés ont eu lieu, d'où la signature du Traité de l'Elysée qui a mis fin à des années de discorde. Aujourd'hui, l'occasion a été de prouver que l'amour de la culture, quelles que soient son origine et sa race est un moyen de réunir les peuples. Que l'Algérie que le sol algérien, que le peuple algérien, prouvent de plus en plus et de jour en jour, que le pays est une terre d'accueil de toutes les cultures, qu'il est fertile de toutes les civilisations et qu'il relève tous les défis!...