La brigade de gendarmerie de la localité d'El-Kerma vient de découvrir que le cerveau de ce réseau est un émir recherché depuis 1993, pour son implication dans plusieurs assassinats. En prorogeant la durée de la garde à vue des mis en cause dans l'affaire des 8 quintaux de drogue saisis dernièrement, les éléments de la brigade de gendarmerie de la localité d'El-Kerma, dans la wilaya d'Oran, ont vu juste, puisqu'ils viennent de découvrir que le cerveau de ce réseau est un émir recherché depuis 1993, pour son implication dans plusieurs assassinats. Ce dernier, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour participation à des assassinats qui ont endeuillé l'Oranie, est, encore une fois, parvenu à s'échapper des mailles du filet des services de sécurité, en fuyant vers les massifs boisés du Maroc oriental où il aurait établi des liens avec un producteur de kif de la région de Ketama. L'enquête, menée par les gendarmes, a permis de découvrir que cet individu, qui se déplaçait muni de faux documents, établis probablement par ses acolytes faussaires de Relizane, arrêtés ces derniers jours, faisait de fréquents voyages vers le Maroc, l'Espagne et la France. Grâce à ses relais et ses connaissances établis dans ces pays, il s'était converti dans l'importation de véhicules touristiques qu'il faisait rentrer en Algérie grâce à des faux documents, tels que des passeports, des registres du commerce ou des reçus d'avoirs bancaires. Parallèlement à ses activités commerciales, il avait tissé un véritable réseau international de trafic de drogue. Le kif, produit au Maroc, était introduit en Algérie grâce à des passeurs. Ensuite, une partie était acheminée vers le port d'Oran pour l'envoyer vers des pays européens grâce à la complicité d'équipages de bateaux de la marine marchande, alors que l'autre partie était expédiée vers l'est du pays par les vols réguliers Oran-Annaba. A ce titre, un agent des douanes, qui facilitait les opérations d'embarquement à l'aéroport d'Es-Senia, a été arrêté et écroué par le magistrat instructeur, près le tribunal d'Es-Senia. La drogue, acheminée vers l'Est du pays, était envoyée par voie terrestre vers les marchés de Tunisie et du Proche-Orient (Libye et Egypte). Au total, ce sont 8 personnes qui ont été écrouées, lundi dernier, alors qu'un mandat d'arrêt international a été lancé contre le principal accusé, probablement en fuite en France, et 4 ressortissants marocains. On soutient que, même si ce coup de filet paraît important, ce réseau n'a pas encore été totalement démantelé et ses branches, installées à l'étranger pourraient reconstituer leurs maillons brisés pour repartir de plus belle dans leur trafic juteux. Par ailleurs, nous avons appris qu'un vaste mouvement a touché certains éléments de police et de douanes, qui étaient en poste au port d'Oran et à l'aéroport d'Es-Senia. Nos sources mentionnent que ces changements font suite à la découverte de certaines complicités avec les trafiquants de drogue, arrêtés dernièrement à El-Kerma et à Maghnia.